Les 5 vies de Livia De Poli

Les 5 vies de Livia De Poli : Arcimbolda, faïence émaillée, 1990, H : 31 cm. / L : 19 cm. / P : 21 cm. © Philippe Martin / Musées de Belfort    Les 5 vies de Livia De Poli : Les ricaneuses, faïence émaillée, 2008, H : 47 cm. / L 40,5 cm. / P : 97 cm. © Philippe Martin / Musées de Belfort    Les 5 vies de Livia De Poli : Le porteur de cravates, Porcelaine émaillée, 2020, H : 41,5 cm. / L : 25,5 cm. / P : 21,5 cm. © Philippe Martin / Musées de Belfort    Les 5 vies de Livia De Poli : La Fuite, Porcelaine émaillée, 2022, H : 50 cm. / L : 40,5 cm. / P : 42,5 cm. © Philippe Martin / Musées de Belfort   


L'exposition


La Tour 46 à Belfort présente cet été le travail de l’artiste italienne et terrifortaine d’adoption, Livia De Poli. Cette exposition retrace 30 ans de carrière, et dévoile l’œuvre d’une artiste protéiforme, faisant usage de la céramique comme un médium révélant en creux l’intimité de sa psyché. Livia De Poli travaille à l’instinct. Sans travail préparatoire, ses créations puisent leur source dans l’intime et l’introspection, produisant une œuvre unique comme le sentiment dont elles sont l’émanation. De fait rencontrer son œuvre, c’est rencontrer l’artiste et son parcours psychique. « … quelqu’un qui me connaît un peu peut suivre ma vie à travers mes créations. » confie-t-elle à Léa Henry pour le catalogue de l’exposition. Cette dernière suit l’évolution de l’artiste, et s’articule autour de plusieurs typologies, qui scandent sa production. On y retrouve les « Visages », d’inspiration arcimboldesque, qui font montre de la technicité de leur auteur, d’autre plus libre avec la matière et plus torturés, échos d’un état d’esprit. Les « Formes callipyges » quant à elles, sensuelles et torturées, se développent en plénitude et rotondité autour du vide les ramenant vers la souffrance et la finitude. Celles-ci mettent à profit toutes les caractéristiques tridimensionnelles de la sculpture, les faisant passer du phallique au florale à la courbe féminine. La série des « Morts joyeuses » qui fait suite est un dialogue entre l’érotisme et la mort accentuant la dualité de son travail. La couleur a quitté ces compositions laissant la place au blanc et au rouge, comme si les esprits instinctifs des formes callipyges avaient quitté leurs gangues voluptueuses et colorées pour se déployer dans un dialogue autophage. Enfin les « Entrelacs », incarnations de l’instant de la pensée, nœuds de la tête, qu’un psychiatre lui avait recommandé de retirer un à un, sont un instantané plus direct et en même temps plus métaphorique de la vie intérieure de l’artiste. Ces derniers sont également le reflet d’un patient travail de recherche de l’artiste sur des formes complexes, et nous montre son opiniâtre volonté à surpasser la matière par sa technique et la recherche de nouvelles solutions formelles.

Michaël Pasteger

Quand


01/07/2023 - 03/09/2023
 Retour     |      Haut de page