De l’inframince


Thierry Davila
Editions du Regard


Le visuel illustrant la couverture du nouvel opus de Thierry Davila, conservateur au Mamco de Genève et auteur connu pour ses prises de position en faveur d’un art radicalement conceptuel, est particulièrement confondant : il s’agit de la photographie d’un homme habillé de gris, qui cherche à regarder à travers une vitrine « banalisée » dont le contenu nous est caché. Au su du contenu de l’ouvrage, on comprend mieux l’image : « l’inframince » dont il est question ici se rapporte à la part imperceptible, c’est-à-dire presque invisible, des œuvres appartenant au champ visuel. Selon Thierry Davila, il permet de réévaluer le regard en permanence, tel l’ « urinoir » de Duchamp ménageant un nouveau rapport de l’œuvre au réel - en toute discrétion. A ceci prés que l’ « efficience » dont parle l’auteur peut-être aussi portée par des pratiques basées sur le scandale, aujourd’hui le plus souvent institutionnel et réalisé à grands bruits. Dans son étude des artistes radicaux des années 1960 et suivantes, on trouve une floraison de références, qui permettent de mieux comprendre les motivations de ceux qui cherchèrent à déplacer les frontières entre la pérennité de l’œuvre et l’éphémère de l’existence.

Tom Laurent


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