Giorgione


Enrico Maria Dal Pozzolo
Actes Sud


Malgré son extrême célébrité qui fait de lui le passeur de la Renaissance classique aux Vénitiens, en particulier Titien et Tintoret, Giorgione demeure un inconnu. Selon certains historiens, il serait d’extraction très humble, alors que Carlo Ridolfi, dans La Maraviglia de l'arte (1648), écrit que « Giorgione est né à Vedelago au sein de la famille la plus aisée du comté ». Seules 10 œuvres lui seraient attribuées de façon incontestable dans l'ensemble des musées mondiaux.
Ses œuvres les plus célèbres sont Les Trois Philosophes et La Tempête dont la signification reste mystérieuse. La première dépeint trois figures près d'une caverne vide et sombre, en référence à la caverne idéaliste de Platon et aux trois Rois Mages. La Tempête demeure énigmatique quant à la présence simultanée d’une femme allaitant un nourrisson, qui, bien sûr, est une allusion à la Vierge à l’enfant, et un berger issu de l’Arcadie mythologique grecque.
Dans ce bel ouvrage remarquablement illustré, l’auteur présente son étude sur Giorgione de la manière suivante : « Le présent volume est composé de trois parties, distinctes entre elles. La première réunit les rares données certaines sur l’artiste, les faits bruts, et ne s’arrête sur aucune hypothèse, sauf pour rendre compte du cadre culturel et des différents milieux (…). La deuxième partie tente de décrire la toile de fond des débuts du peintre ; en particulier la scène vénitienne de la dernière décennie du Quattrocento, époque à laquelle se situe sa formation (…). La troisième partie déroule une hypothétique ligne d’évolution dans sa production. Elle procède, dans la mesure du possible, d’une manière chronologique (…) ».

S. Socol


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