Le Décaméron


Le Décaméron
Boccace
Diane de Selliers

Lire ou relire les récits du Décaméron, en saisir les plus belles pages, se les approprier, en faire un objet à soi, c’est s’aventurer autant dans le livre de la grande Histoire que dans le quotidien profane. Son auteur, Boccace, est un fils de banquier florentin, fidèle de Dante et proche de Pétrarque, mais n’en dépeint pas moins l’ensemble de la société qui l’entoure : un univers en mouvement, qui passe du Moyen-âge au monde moderne, lors du Trecento. Il rend compte des actes et des représentations qui animent les hommes, tous les hommes, du plus vil – on songe à cette femme de mauvaise vie payée avec l’argent emprunté à son mari – au plus noble. Pour autant, il ne se limite pas à une description des mœurs en usage, sa réflexion morale s’accompagne d’une véritable refonte des canons littéraires de l’époque, dont le feu ne s’est toujours pas éteint. Premier chef-d’œuvre européen en prose, l’ensemble compte cent nouvelles racontées en dix jours par sept demoiselles et trois gentilshommes, alors que ceux-ci trouvent refuge à l’écart de Florence, afin d’éviter les fléaux de la peste qui frappent la cité. Les récits variés fournissent un florilège de sentiments, allant de la pire des couardises à l’amour le plus pur, poussant très loin l’art de la narration. En ressort une palette puissante, dont on peut extraire un tableau complexe de la société d’alors, à la manière des nombreux peintres primitifs et enlumineurs qui s’en sont inspirés (parmi eux, Giotto, Lorenzetti, Fra Angelico, etc.) qui témoignent des prémices de la conscience moderne et d’un espace unifié dans lequel l’homme se construit un monde à sa mesure. Ainsi, c’est grâce à l’image, avec quelques 500 illustrations d’époque, que ce bel ouvrage met en lumière la profusion des récits.



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