Les Mensonges de Vermeer
Les Mensonges de Vermeer
Michael Taylor
Biro éditeur
Johannes Vermeer est le peintre du silence, de la sérénité d'une époque dite de l' « âge d'or » hollandais, qui pourtant d'un point de vue historique fut pleine de bruit et de fureur. Par contraste, tant d'idéal et de prospérité, mystérieusement omniprésents dans l'œuvre du maître, nous interrogent. Des quelques toiles qui lui ont été attribuées (seulement une quarantaine, dont trente-six ont subsisté jusqu'à aujourd'hui), vingt et unes firent l'objet d'un grand succès, en 1696, lors d'une vente aux enchères se tenant dans un hospice à Amsterdam, réunissant des tableaux des maîtres hollandais (dont Rembrandt ou encore Ter Borch). Parmi elles, la Vue de Delft (inoubliablement commentée par Marcel Proust dans A la recherche du Temps Perdu) : l'un des deux paysages urbains de Vermeer encore existants, aujourd'hui conservée au musée Mauritshuis à La Haye, et qui atteint un prix record pour l'époque. L'artiste y peint sa ville dont il a volontairement modifiée l'architecture ; une ville faussement paisible et discrète, car en réalité partiellement dévastée quelques années auparavant par l'explosion d'une poudrière. Dans ses petites scènes domestiques, au sein desquelles des figures féminines à la beauté juvénile sont occupées à des tâches diverses, éclairées par un flot de lumière caractéristique du maître hollandais, règne une « poésie silencieuse » à la fois sublime et difficilement descriptible que le contemplateur (presque voyeur) partage. Elles ignorent qu'on les observe, parfois accompagnées d'autres figures, pressantes ou à l'inverse intimidées face à ces femmes étrangement sereines et concentrées. Pourquoi ces « mensonges », cet idéal trompeur de paix et de quiétude ? Michael Taylor tente ici de percer les mystères qui habitent chacune des toiles de Vermeer, ce climat de bonheur pacifique contraire à l'époque au sein de laquelle a vécu l'artiste.
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