Christian Berst, l’art brut comme un art contemporain



Rappelant que Dubuffet a été le premier à faire le constat que certaines œuvres d’art brut « entretiennent un certain cousinage avec d’autres », le galeriste parisien Christian Berst a toujours remis en question la doxa initiale établissant que cet art consistait en des créations ne se rattachant à aucune pratique culturelle. Avec l’ouverture de The Bridge, un second espace dédié au dialogue art brut/art contemporain juste en face de sa galerie historique établie il y a 15 ans, il confirme son parti pris d’élargir l’horizon de l’art brut.

Pour inaugurer ce nouvel espace, le galeriste présente Le Fétichiste, exposition réalisée à partir d’un fonds photographique anonyme constitué de tirages amateurs réalisés entre 1996 et 2006, qui témoignent de l’admiration sans réserve pour les jambes gainées de collants de leur auteur. Caractère obsessionnel, pulsion scopique et anonymat de l’auteur de ces photographies : l’ensemble fait songer à l’art voyeur de Miroslav Tichý, avec ses clichés sur- ou sous-exposés de femmes pris à la dérobée, ou à Günter K., homme d’affaires allemand qui compila systématiquement vues de son amante, poils pubiens ou ongles et ses propres commentaires en 1969-70, le temps que dura leur relation.

Extrait de l'article de Emma Noyant publié dans le N°94 de la revue Art Absolument.


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