Impressions picardes



La renaissance d’une collection publique marque toujours un événe-ment, surtout quand, comme pour le musée de Picardie, la jouvence, scandée d’ouvertures partielles, s’est étalée sur dix ans. Résultat ? Une demi-teinte.


L’histoire pourrait commencer comme un conte paraphrasant Perrault dans lequel une belle endormie s’éveille aux charmes de la vie… Princesse impériale de l’entourage d’Eugénie, elle s’élance dans le XXIe siècle le visage plaisamment charbonné d’une barbe et d’une moustache et ferait assez penser aux affiches des marques de luxe où des jeunes filles mal peignées s’affaissent dans des décors Trianon. Là s’achève la métaphore au risque de recou-rir à une féérie de plâtras et de couches. Car enfin, le musée de Picardie revit et c’est bien tout l’essentiel ! Même sous la forme d’une créature à la Mary Shelley… Car peut-être est-ce justement là l’adaptation des musées de province à la culture de masse en nos temps d’incertitude quant à leur vocation universaliste bornée à l’art occidental ?

Réouverture du musée de Picardie, Amiens. À partir du 1er mars 2020

Extrait de l'article de Vincent Quéau publié dans le numéro 93 de la revue Art Absolument. Publication le 21 juillet 2020.

Visuel: Cour d'honneur, nouvelles plantations, bassins et griffons, Cl. Alice Sidoli - Musée de Picardie


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