AKAA, une foire pour une Afrique transcontinentale
Pour la quatrième année consécutive, la foire d’art contemporain et design africain AKAA – acronyme d’Also Known As Africa – s’installe au Carreau du Temple. Dans la continuité de sa précédente édition, sa sélection convie des galeries et des artistes ayant un lien culturel ou esthétique avec l’Afrique, basés sur le continent noir, mais aussi en Europe, en Asie ou en Amérique latine…
Au Carreau du Temple, les marchands européens comme les Parisiens André Magnin, Anne de Villepoix et Vallois – largement lié au Bénin, avec les artistes Dominique Zinkpé ou Gérard Quenum –, l’October Gallery de Londres ou la galerie Number 8 de Bruxelles sont néanmoins en nombre parmi les 44 galeries présentes. Une importance qu’assume Victoria Mann : « Il faut dépasser les oppositions systématiques entre Afrique et Occident et s’intéresser à ces diversités, à des individualités ayant des visions à partager. » Au sein du continent néanmoins, le sud pourtant non francophone de l’Afrique emporte une forte proportion des exposants. Entre autres, la First Floor Gallery d’Harare au Zimbabwe présente Mavis Tauzeni et Amanda Mushate, Espaço Luanda Arte d’Angola les artistes VAN ou Kapuka et la Dyman Gallery, basée à Stellenbosch, Mandlenkosi Mavengere et Marguerite Roux. Reste que l’expérience des précédentes éditions prouve que AKAA peut se prévaloir d’être une foire où la découverte est assurée, et ce quelle que soit l’implantation géographique des galeries.
À leur adresse, Victoria Mann rappelle qu’AKAA « joue un rôle de tremplin, une plateforme utile afin de pouvoir donner une visibilité internationale aux artistes ». Avec 15 000 visiteurs en moyenne lors des précédentes éditions, la foire correspond à l’espoir d’une floraison substantielle d’un marché de l’art contemporain africain, pour lequel la tenue rien qu’à Paris des expositions Beauté Congo à la Fondation Cartier en 2015 ou Art/Afrique, le nouvel atelier à la Fondation Louis Vuitton en 2017 a fait office de signal fort.
Extrait de l'article d'Emma Noyant, publié dans le N°90 de la revue Art Absolument. Parution le 12 octobre 2019
Visuel : Kelani Abass, Casing History 27, 2018, letter press Type Case and Digital Print 36 x 82 x 5 cm