Karen Lamonte - Réflexions féminines

Karen Lamonte - Réflexions féminines : Seated Dress Impression with drapery, 2007 © cliché Martin Polak    Karen Lamonte - Réflexions féminines : Reclining Drapery Impression, 2004 © cliché Martin Polak   


L'exposition


A l’occasion de l’année de la Femme et pour la première fois en France, le musée-atelier départemental du verre à Sars-Poteries présente le travail de Karen LaMonte à travers une exposition imaginée directement avec l’artiste.
L'artiste dérobe à la chimie « ses composés amorphes » qui préfigurent le verre. Si le terme signifie littéralement sans formes, les oeuvres de Karen Lamonte donnent corps à des sculptures grandeur nature, des enrobements en verre aux drapés sensuels. L'alchimie fonctionne alors entre cette absence du corps et l'invention de cette seconde peau. Peau symbolique, « véreuse » mais non moins sublime, à comprendre dans sa dimension universalisable. En effet, si le vêtement nous qualifie, il nous assujettit aussi. La technique est un travail de moulage puis c’est l’utilisation d’un processus similaire à celui de la cire perdue. L’artiste retire ensuite la cire pour que le verre vienne. La cuisson commence ici et perdura pendant 80 jours, une étape charnière et critique qui nécessite de la persévérance. Ces carcans sociaux à la matérialité fragile nous renvoient également au thème des vanités et à la vulnérabilité de l’être. Naître au monde puis pouvoir dire « je » devant la glace. A côté de ses préoccupations sur l’identité, sur la fonction sociale du vêtement, l’artiste cristallise l’image d’individus à l’intérieur de miroirs. A travers les âges, ce sont des expressions de visages d’enfants, de femmes ou de vieillards qu’elle fige et caractérise. Des émotions qu’elle dissèque comme le ferait un scientifique et un travail fortement inspiré de Charles Lebrun et de son livre qui répertoriait au XVIIème siècle « L’expressions des passions ». Placés dans une semi obscurité, les oeuvres se révèlent peu à peu comme une étrange vision qui mêle notre visage à son double laiteux, celui qui s’affiche captif de l’autre côté du miroir.
Caroline Hattiger

Quand


18/11/2010 - 13/03/2011
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