Afterlight - Gregory Hodge
L'exposition
Gregory Hodge est un artiste australien important de la scène contemporaine. Récemment installé à Paris, il est exposé à la Galerie Anne-Laure Buffard dans l’exposition monographique Afterlight, en plus d’avoir été présenté au Royaume-Uni, à Singapour, aux Etats-Unis, à Hong-Kong, en Belgique et en Australie. Diplômé d’une licence en Beaux-Arts et d’un doctorat en Philosophie esthétique, il revisite dans sa pratique la technique des Nabis autour de la question de la mémoire.
S’inspirant des paysages australiens, des tapisseries de la Manufacture des Gobelins, et du mouvement Nabi– composés entre autres de Gauguin, Vuillard ou Bonnard –, Gregory Hodge propose des œuvres riches en détails et en impressions. Presque des trompe-l’œil, ses toiles d’envergure jouent sur la figuration et l’abstraction en recréant des espaces, des scènes d’intérieurs et des bouquets de fleurs avec une technique de réalisation particulière. Il combine la peinture acrylique aux gels pigmentés translucides pour le fini brillant et nuancé puis, il fabrique ses propres pinceaux alambiqués pour ce qui est de l’illusion textile. En effet, l’artiste paraît imiter la confection d’une tapisserie avec ses multitudes de lignes courbées entremêlées. Par cette approche, Hodge altère volontairement la lisibilité de son image, peinte d’après ses photographies, afin d’interroger notre manière de voir.
"Afterlight" – le titre choisi pour l’exposition – renvoie à l’une des œuvres de l’artiste sur laquelle se dessine une forêt dont les couleurs foncées indiquent qu’elle a été réalisée à contre-jour. La magie des œuvres de Gregory Hodge réside dans ses fenêtres de lumières qui composent chacune de ses toiles, comme un photographe, il capture les sources lumineuses qu’elles soient claires ou obscures. L’artiste donne à voir aux spectateurs par différents prismes et points de vue ses paysages qui, lorsque l’on s’en éloigne se révèle à notre regard. Ce chassé-croisé entre distance et proximité permet la redécouverte infinie de la toile. "Seascape" (2025) est l’exemple même de la distorsion de l’image, offrant aux visiteurs un moment contemplatif et méditatif d’une nature grandiose, en mouvement et un instant figé, flouté par sa technique picturale. Ses œuvres semblent donc faire appel au souvenir et à la nostalgie d’une vie passée : « Gregory Hodge lui peint avec ce dont il se souvient. » (Henri Guette) Ce sentiment est renforcé par la prédominance des couleurs sombres et froides, ainsi que par la régularité répétitive du mouvement pictural fait de courbes et d’ondulations. L’objectif de l’artiste n’est pas de voiler le sujet ou de cacher ses gestes, il rend visible chacune des couches sur la toile afin d’apporter de la consistance et une matière vivante à sa composition. "Lake" (2025) rend compte des différentes étapes de confection de l’œuvre, avec la superposition minutieuse des éléments. La première couche plante le décor d’un lac ; la deuxième couche apporte de la subtilité et de la complexité avec l’arbre aux couleurs ultraviolettes et enfin les striures renouvellent l’utilisation de la peinture acrylique. Gregory Hodge offre une vision contemporaine du mouvement postimpressionniste auquel il se rattache.
Pour cette exposition, l’artiste revient à la peinture figurative, délaissant partiellement l’abstraction au profit d’une transcription du réel. En floutant ses images à la manière des défauts numériques, il introduit une perturbation visuelle qui dialogue avec la mémoire : l’image saturée devient un motif à la fois esthétique et signifiant. Par ce tissage précis, il élabore une œuvre où le souvenir, l’émotion et le geste pictural s’unissent pour restituer la perception intime et altérée par le temps d’un moment.
Agathe Fumey
S’inspirant des paysages australiens, des tapisseries de la Manufacture des Gobelins, et du mouvement Nabi– composés entre autres de Gauguin, Vuillard ou Bonnard –, Gregory Hodge propose des œuvres riches en détails et en impressions. Presque des trompe-l’œil, ses toiles d’envergure jouent sur la figuration et l’abstraction en recréant des espaces, des scènes d’intérieurs et des bouquets de fleurs avec une technique de réalisation particulière. Il combine la peinture acrylique aux gels pigmentés translucides pour le fini brillant et nuancé puis, il fabrique ses propres pinceaux alambiqués pour ce qui est de l’illusion textile. En effet, l’artiste paraît imiter la confection d’une tapisserie avec ses multitudes de lignes courbées entremêlées. Par cette approche, Hodge altère volontairement la lisibilité de son image, peinte d’après ses photographies, afin d’interroger notre manière de voir.
"Afterlight" – le titre choisi pour l’exposition – renvoie à l’une des œuvres de l’artiste sur laquelle se dessine une forêt dont les couleurs foncées indiquent qu’elle a été réalisée à contre-jour. La magie des œuvres de Gregory Hodge réside dans ses fenêtres de lumières qui composent chacune de ses toiles, comme un photographe, il capture les sources lumineuses qu’elles soient claires ou obscures. L’artiste donne à voir aux spectateurs par différents prismes et points de vue ses paysages qui, lorsque l’on s’en éloigne se révèle à notre regard. Ce chassé-croisé entre distance et proximité permet la redécouverte infinie de la toile. "Seascape" (2025) est l’exemple même de la distorsion de l’image, offrant aux visiteurs un moment contemplatif et méditatif d’une nature grandiose, en mouvement et un instant figé, flouté par sa technique picturale. Ses œuvres semblent donc faire appel au souvenir et à la nostalgie d’une vie passée : « Gregory Hodge lui peint avec ce dont il se souvient. » (Henri Guette) Ce sentiment est renforcé par la prédominance des couleurs sombres et froides, ainsi que par la régularité répétitive du mouvement pictural fait de courbes et d’ondulations. L’objectif de l’artiste n’est pas de voiler le sujet ou de cacher ses gestes, il rend visible chacune des couches sur la toile afin d’apporter de la consistance et une matière vivante à sa composition. "Lake" (2025) rend compte des différentes étapes de confection de l’œuvre, avec la superposition minutieuse des éléments. La première couche plante le décor d’un lac ; la deuxième couche apporte de la subtilité et de la complexité avec l’arbre aux couleurs ultraviolettes et enfin les striures renouvellent l’utilisation de la peinture acrylique. Gregory Hodge offre une vision contemporaine du mouvement postimpressionniste auquel il se rattache.
Pour cette exposition, l’artiste revient à la peinture figurative, délaissant partiellement l’abstraction au profit d’une transcription du réel. En floutant ses images à la manière des défauts numériques, il introduit une perturbation visuelle qui dialogue avec la mémoire : l’image saturée devient un motif à la fois esthétique et signifiant. Par ce tissage précis, il élabore une œuvre où le souvenir, l’émotion et le geste pictural s’unissent pour restituer la perception intime et altérée par le temps d’un moment.
Agathe Fumey
Quand
06/05/2025 - 19/06/2025