La muse éternelle, Joséphine Baker

La muse éternelle, Joséphine Baker : Vue de l’exposition Ming Smith et Roni Landa, © Romain Darnaud    La muse éternelle, Joséphine Baker : Vue de l’exposition, Ludivine Gonthier, Robert Combas, Roni Landa, © Romain Darnaud    La muse éternelle, Joséphine Baker : Vue de l’exposition, Kelly Sinnapah Mary, Bye, bye Blackbird, 2025, © Romain Darnaud    La muse éternelle, Joséphine Baker : Vue de l’exposition, Sarah Makharine, DIVINE VENUS, 2025, © Romain Darnaud   


L'exposition


Icône intemporelle, Joséphine Baker fut une femme d’exception : chanteuse, danseuse, actrice, résistance, militante, et même pilote d’avion. Elle a bouleversé son époque et redéfini l’image de la femme – et plus encore, celle de la femme noire. La Strouk Gallery lui rend hommage avec une exposition, imaginée et réalisée par Martin Kiefer, réunissant neuf artistes dont les œuvres résonnent avec son héritage et explorent, chacun à leur manière, la figure de Joséphine Baker.

Pensée comme un cabaret, l’exposition « Vénus Noire, un hommage artistique à Joséphine Baker » convoque peintures, installations vidéo, sculptures, photographies et musique, redonnant vie à la figure envoûtante de Joséphine Baker. Une performance immersive, divisée en quatre partie (prologue, acte I, acte II et épilogue), vient prolonger cette célébration retraçant des fragments de son histoire, filtrés par la sensibilité des artistes exposé.es : Robert Combas, Zoulikha Bouabdellah, Delphine Coindet, Vava Dudu, Ludivine Gonthier, Roni Landa, Sarah Makharine, Kelly Sinnapah Mary et Ming Smith.

Les artistes explorent ici une féminité plurielle, reflet de l’évolution des mœurs, des questionnements de genre, de la liberté sexuelle et de la quête d’égalité. Tour à tour star, résistante, militante, mère et icône africaine , Joséphine Baker apparaît sous différents prismes, chaque artiste réinterprétant son éclat et prolongeant sa mémoire.

Ming Smith, avec ses autoportraits, "Self-Portrait as Joséphine Baker" (1986), se met en scène coiffée et maquillée comme la chanteuse, parée d’une ceinture de bananes et de bijoux scintillants. Sur un fond à effet holographique, elle incarne une Joséphine Baker quasi divine, échappant aux limites du temps. Entre érotisme et majesté, cet hommage personnel de Ming Smith révèle Joséphine Baker, comme un modèle de féminité et de représentation.

Le tatouage est un leitmotiv qui traverse plusieurs œuvres de l’exposition. Dans "Jardin d’hiver" (2025) de Ludivine Gonthier et "Bye, bye Blackbird" (2025) de Kelly Sinnapah Mary, des figures féminines sont ornées de tatouages qui deviennent des allégories, des odes à l’histoire et aux luttes de Joséphine Baker. Kelly Sinnapah Mary peint une jeune femme dont le corps tatoué se fait le récit d’une vie et d’un combat, tissant un lien intime entre l’artiste et son modèle. Cette double représentation entre hommage et introspection, traverse l’ensemble de l’exposition.

En réunissant ces artistes contemporains autour de Joséphine Baker, Martin Kiefer à la Strouk Gallery ne se limite pas à célébrer une icône du passé, mais questionne la portée actuelle de son héritage. Pionnière en son temps, elle incarne encore aujourd’hui un modèle de liberté, d’égalité et d’émancipation, des valeurs qui demeurent d’une actualité brûlante.

Agathe Fumey

« Vénus Noire, un hommage artistique à Joséphine Baker », Strouk Gallery, Paris, jusqu’au 26 avril 2025.

Quand


13/03/2025 - 26/04/2025
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