Thomas Mailaender - Les Belles Images
L'exposition
Les facéties de Thomas Mailaender
Pour la saison estivale, la Maison européenne de la photographie donne totale carte blanche à l’artiste marseillais Thomas Mailaender qui l’occupe de fond… en comble ! De son approche pluridisciplinaire de l’image photographique naissent des œuvres absurdes et humoristiques. Derrière les montages détournés et indéniablement comiques de l’artiste, on décèle cependant une réflexion sur les dérives de notre monde contemporain.
Thomas Mailaender interroge le rôle essentiel du photographe, en sollicitant notamment des intermédiaires et Internet, considéré comme une photothèque universelle. Il se prend au jeu du photobombing dans sa série Sponsoring (2011), en s’incluant dans des photographies de remises de chèques. Il y incarne, selon lui, le « winner éternel ».
Entre collectionnisme et passion archivistique, il rassemble, se réapproprie et exploite une imagerie à la fois collective et privée. Une sorte de cabinet de curiosités intitulé The Fun Archaeology (2018) expose des trouvailles inédites de seconde main. Par exemple, des portraits de bodybuildeuses des années 1980 ou encore des images liées aux freaks de cirques américains forment un panorama de la culture visuelle du XXe siècle chère à l’artiste. Cette notion d’archives et de conservation se retrouve notamment dans la série Résine (2023-2024). Des sortes de « fossiles » enfermant tel de l’ambre des détritus et des fragments photographiques comme des indices du consumérisme contemporain.
L’artiste de 45 ans interroge dans son travail le support, mais également le rapport entretenu entre le corps humain et le médium de la photographie : celui-ci n’est plus un simple modèle physique mais un individu porteur et victime de l’image. La série Life and Adventures of a Silver Woman on Planet Earth (2020-2024) revient sur le parcours de Rosemary Jacobs. Cette dernière est atteinte d’argyrisme, une maladie provoquée par l’utilisation du nitrate d’argent à des fins médicales qui, la rendant photosensible, lui a donné une teinte grise permanente. Jacobs est célébrée par l’artiste dans une vidéo touchante relatant sa vie au travers de ses archives photographiques. De même, le projet Illustrated People, réalisé en 2013 en collaboration avec l’Archive of Modern Conflict de Londres, revient sur la tension entre corps et image imprimée. Les volontaires du projet arborent de véritables coups de soleil politiques et historiques. Une série qui n’est pas sans rappeler le travail de Martin Parr. Cette liberté et cet envahissement de la MEP accordés à l’artiste débouchent sur une exposition hétéroclite, pleinement représentative de sa fougue créative et quelque peu foutraque.
Emile Guyomard
Pour la saison estivale, la Maison européenne de la photographie donne totale carte blanche à l’artiste marseillais Thomas Mailaender qui l’occupe de fond… en comble ! De son approche pluridisciplinaire de l’image photographique naissent des œuvres absurdes et humoristiques. Derrière les montages détournés et indéniablement comiques de l’artiste, on décèle cependant une réflexion sur les dérives de notre monde contemporain.
Thomas Mailaender interroge le rôle essentiel du photographe, en sollicitant notamment des intermédiaires et Internet, considéré comme une photothèque universelle. Il se prend au jeu du photobombing dans sa série Sponsoring (2011), en s’incluant dans des photographies de remises de chèques. Il y incarne, selon lui, le « winner éternel ».
Entre collectionnisme et passion archivistique, il rassemble, se réapproprie et exploite une imagerie à la fois collective et privée. Une sorte de cabinet de curiosités intitulé The Fun Archaeology (2018) expose des trouvailles inédites de seconde main. Par exemple, des portraits de bodybuildeuses des années 1980 ou encore des images liées aux freaks de cirques américains forment un panorama de la culture visuelle du XXe siècle chère à l’artiste. Cette notion d’archives et de conservation se retrouve notamment dans la série Résine (2023-2024). Des sortes de « fossiles » enfermant tel de l’ambre des détritus et des fragments photographiques comme des indices du consumérisme contemporain.
L’artiste de 45 ans interroge dans son travail le support, mais également le rapport entretenu entre le corps humain et le médium de la photographie : celui-ci n’est plus un simple modèle physique mais un individu porteur et victime de l’image. La série Life and Adventures of a Silver Woman on Planet Earth (2020-2024) revient sur le parcours de Rosemary Jacobs. Cette dernière est atteinte d’argyrisme, une maladie provoquée par l’utilisation du nitrate d’argent à des fins médicales qui, la rendant photosensible, lui a donné une teinte grise permanente. Jacobs est célébrée par l’artiste dans une vidéo touchante relatant sa vie au travers de ses archives photographiques. De même, le projet Illustrated People, réalisé en 2013 en collaboration avec l’Archive of Modern Conflict de Londres, revient sur la tension entre corps et image imprimée. Les volontaires du projet arborent de véritables coups de soleil politiques et historiques. Une série qui n’est pas sans rappeler le travail de Martin Parr. Cette liberté et cet envahissement de la MEP accordés à l’artiste débouchent sur une exposition hétéroclite, pleinement représentative de sa fougue créative et quelque peu foutraque.
Emile Guyomard
Quand
12/06/2024 - 29/09/2024