Plus de 500 photographies et documents, principalement du XXe siècle, dont les épreuves sont souvent de petit format, ce Corps à corps mêlant les collections du Centre Pompidou et de Marin Karmitz est de ces expositions-fleuves, dont on sait qu’il faudra y revenir si l’on souhaite en faire le tour avec attention. Cela se comprend d’autant plus alors que l’institution parisienne doit fermer pour cinq ans de travaux dès 2025 : si elle lui permet de s’économiser d’aller puiser ailleurs, cette exposition est aussi une manière de tirer parti d’un fonds photographique parmi les plus conséquents au monde – même si, en creux, elle montre qu’il est relativement peu fourni en regards non occidentaux. Cela ne doit pas empêcher de goûter la qualité des images que nous ont léguées les grands photographes du XXe siècle en s’attachant au large champ que sont la vision et la saisie du corps. Organisé en huit chapitres – des visages en plan rapproché ouvrant l’exposition par de spectaculaires face-à-face aux corps dérobés de la dernière section, intitulée Spectres –, le parcours traduit avant tout un propos formel.

Extrait de l’article de Tom Laurent publié dans le N°108 de la revue Art Absolument.

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