Naples à Paris : le Louvre invite le musée de Capodimonte
L'exposition
En invitant Naples et les chefs-d’œuvre du musée de Capodimonte à Paris, c’est toute l’histoire de l’art italien que convoque le musée du Louvre. Si jouer se dit en napolitain piazzare, de pazzia, folie, et si les enfants napolitains prennent tout au sérieux, alors la peinture à Naples pourrait bien être, comme l’écrit le grand invité Erri de Luca, « un débordement de grand sérieux ».
Dans La Grande Magie, le dramaturge napolitain Eduardo De Filippo évoquait un prestidigitateur véreux, qui réussissait à convaincre une femme que son mari, loin de partir convoler avec une autre, demeurait enfermé dans une petite boîte. Et que, si l’on voulait conserver le charme de cette réclusion à usage personnel, le précieux coffret ne devait être ouvert à aucun prix. À l’occasion des Étés du Louvre, Emmanuel Demarcy-Mota, déjà ordonnateur d’une fantomatique mise en scène de la pièce au Théâtre de la Ville, fait de nouveau circuler cette étrange réalité produite par notre imaginaire dans des Fantômes de Naples d’après De Filippo qui hantent la Grande Galerie. Prolongeant ce tour de magie, le musée français réalise le même genre d’utopie rêvée, en enfermant pour six mois entre ses quatre murs plus de soixante-dix chefs-d’œuvre du musée de Capodimonte, et en programmant en concert les plus beaux opéras de l’école napolitaine, de la Giuditta d’Alessandro Scarlatti au Don Chisciotte della Mancia de Paisiello.
Extrait de l’article d’Emmanuel Daydé publié dans le N°108 de la revue Art Absolument.
Dans La Grande Magie, le dramaturge napolitain Eduardo De Filippo évoquait un prestidigitateur véreux, qui réussissait à convaincre une femme que son mari, loin de partir convoler avec une autre, demeurait enfermé dans une petite boîte. Et que, si l’on voulait conserver le charme de cette réclusion à usage personnel, le précieux coffret ne devait être ouvert à aucun prix. À l’occasion des Étés du Louvre, Emmanuel Demarcy-Mota, déjà ordonnateur d’une fantomatique mise en scène de la pièce au Théâtre de la Ville, fait de nouveau circuler cette étrange réalité produite par notre imaginaire dans des Fantômes de Naples d’après De Filippo qui hantent la Grande Galerie. Prolongeant ce tour de magie, le musée français réalise le même genre d’utopie rêvée, en enfermant pour six mois entre ses quatre murs plus de soixante-dix chefs-d’œuvre du musée de Capodimonte, et en programmant en concert les plus beaux opéras de l’école napolitaine, de la Giuditta d’Alessandro Scarlatti au Don Chisciotte della Mancia de Paisiello.
Extrait de l’article d’Emmanuel Daydé publié dans le N°108 de la revue Art Absolument.
Quand
07/06/2023 - 08/01/2024