Basquiat Soundtracks

Basquiat Soundtracks : Jean-Michel Basquiat, Untitled (Dizzy), 1983, Private Collection © Estate of Jean-Michel Basquiat. Licensed by Artestar, New York.    Basquiat Soundtracks : Jean-Michel Basquiat, King Zulu, 1986, MACBA, Barcelone © Estate of Jean-Michel Basquiat. Licensed by Artestar, New York.    Basquiat Soundtracks : Test Pattern (aka Gray) at Hurrah, Jean-Michel Basquiat, Shannon Dawson, New York, 1980 © Courtesy of Nicholas Taylor    Basquiat Soundtracks : Jean-Michel Basquiat, Toxic, 1984, Fondation Louis Vuitton, Paris © Estate of Jean-Michel Basquiat. Licensed by Artestar, New York.   


L'exposition


Comme le montre dans un déluge d’images et de sons la folle exposition performative Basquiat Soundtracks à la Philharmonie de Paris, l’artiste trouve son style nerveux et son rythme photocopié, fait de riffs et de scratchs rappés façon hip-hop, de rimes et de scats improvisés à la manière du jazz, de phrases hachées et de mots invectivés comme dans le slam, au contact de l’incroyable effervescence musicale new-yorkaise des années 1940 à 1980. Alors que le be-bop n’est plus guère à la mode, ce fou de musiques consacre dès 1982 ses premières œuvres à Max Roach et à Charlie Parker – son double tragique, mort d’excès d’alcool et de drogue à 34 ans – en incisant en blanc le cercle de 33 tours sur de minimalistes toiles noires. En 1986, l’envahissante vague bleue du Mississipi de King Zulu raille la figure de carnaval de Louis Armstrong, tout en rendant hommage à la Zulu Nation d’Afrika Bambaataa, L’année de sa mort, le tragique diptyque à la Twombly d’Eroica, fondé sur la symphonie du même nom de Beethoven, montre les forces artistiques intactes d’un homme ravagé par la drogue, qui peint son dernier blues dans des aplats de bleu-gris tourmentés, en mêlant les mots « Eroica » et « Man dies »…

Extrait de l'article de Emmanuel Daydé publié dans le N°106 de la revue Art Absolument. Parution le 17 mai 2023

Quand


06/04/2023 - 30/07/2023
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