En donnant carte blanche à Françoise Pétrovitch, le musée de la Vie romantique souhaitait renouveler les regards sur ses collections. De fait, si les œuvres de la plasticienne semblent douces, il s’en dégage pourtant une violence sourde. Et cette ambivalence fait ainsi écho à l’amour contrarié, impossible, des romantiques qui l’ont précédée. Mais c’est un romantisme au goût du jour que met en œuvre Pétrovitch : une autre exaltation du moi, où de jeunes gens peints ferment les yeux et se murent dans leur silence, à rebours des cris, des exaltations et des visages traversés par l’émotion des canons picturaux du genre. Dans l’incertitude et le recueillement, ses personnages ne nous regardent pas. Séparés par des espaces en réserve, bien moins fusionnels que leurs aînés, ils sont sujets, d’après Petrovitch, aux questionnements romantiques de leur temps.

Extrait de l'article de Emma Noyant publié dans le N°106 de la revue Art Absolument. Parution le 17 mai 2023

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