C’est une exposition sur la mode, mais appréhendée par l’entremise de la peinture, et en ressort un portrait social, économique, idéologique et même politique des Pays-Bas du XVIIe siècle. Dans ce parcours intitulé L’Étoffe des Flamands, on croise toutes les couches de la société flamande d’alors, depuis un Portrait de l’archiduchesse Isabelle d’Autriche (1603) jusqu’à des scènes de cabaret, en passant par un portrait de bourgeois ou celui d’un personnage biblique, avec ses luxueuses soieries lui conférant une aura sacrée. Avec en complément quelques échantillons textiles – avec entre autres une paire de gants de mariée de Cornelia Fagel datée de 1637 ainsi que la réplique d’un costume de femme bourgeoise, bustier et fraise au cou – et des lettres d’échanges commerciaux. Car les sections de l’exposition recouvrent autant la symbolique du vêtement que ses aspects marchands et sa fabrication, notamment dans l’organisation du travail. En somme, elle dépeint un monde attaché au textile depuis les coulisses jusqu’à la scène sociale. Enfin, du fait de l’aspect coûteux de ces étoffes, il y est aussi question d’une grande partie de la population ne consommant pas ces biens, et se contentant de vêtements coupés dans des matériaux résistants et durables qui les protègent.

Extrait de l'article de Emma Noyant publié dans le N°104 de la revue Art Absolument. Parution le 3 février 2023

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