L’ampleur de l’exposition Al río / To the river qui se tient actuellement au musée d’Art moderne de Paris est à l’image de l’ambition du dernier projet photographique de Zoe Leonard. Le personnage principal de son essai visuel, c’est le Río Grande (en anglais), le Río Bravo (en espagnol), et plus particulièrement la dernière partie de son tracé. L’artiste américaine nous offre une plongée magistrale sur une vaste portion de territoire éminemment politique, une espèce de laboratoire à ciel ouvert. Cinq cents tirages, pour la plupart noirs et blancs, subtilement agencés dans les espaces immaculés du musée, créent un axe invisible le long duquel notre regard court, se déplace, emmagasine au plus près de l’image des impressions et des informations. Notre compréhension de la complexité presque absurde de la situation s’affine, l’engagement sans faille de l’artiste de part et d’autre du fleuve se mesure.


Extrait de l'article de Géraldine Bloch, publié dans le numéro 104 de la revue Art Absolument.

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