Jean-François Leclercq. Sculpteur de sons
L'exposition
« La musique est un monde peuplé de multiples acteurs où chacun joue sa partition afin de créer l’Harmonie nécessaire à la bonne marche de l’univers » dit le photographe Jean-François Leclercq. « Compositeurs, instrumentistes, chanteurs, chefs d’orchestre ou même luthiers, tous ‘sculptent’ les sons qu’ils font vivre. Leur gestuelle fascinante montre mille et une variations de ces mains et de ces gestes qui ’font musique’ ». Alors, depuis plus de vingt ans, Jean François Leclercq a entrepris de les donner à voir par ses photographies.
Jean François Leclercq a baigné dans la musique depuis son enfance lilloise, mais son frère jumeau étant devenu luthier, lui a opté pour se former un œil photographique en parcourant une bonne partie de la planète. Ses premières expositions donnent « la parole aux pierres » : les roches du Sinaï ou du désert du Néguev puis les paysages des Montagnes rocheuses et des grands parcs nationaux américains – Yellowstone ou Bryce Canyon, Yosemite ou Monument Valley. Il nous transporte dans les couleurs ardentes d’un enchantement minéral. Ou dans l’humanité si proche et si différente de ses multiples clichés de l’Inde – vieillards burinés ou grâce féminine ondoyant dans les saris.
Retour à la musique en 2004, quand Jean-François Leclercq réussit à assister à des répétitions dirigées par Myung-Whun Chung, alors chef de l’Orchestre Philharmonique de Radio France. « Il faisait répéter les yeux fermés, mais à la fin, il reprenait chaque interprète, pupitre par pupitre. C’était fascinant ». La qualité de ses clichés lui vaut de faire la photographie officielle du maestro et de les publier par la suite chez la Martinière, avec une préface de Pierre Bergé (1). Depuis, Jean-François Leclercq a réuni une impressionnante galerie de portraits : les plus grands chefs d’orchestre actuels – Sir Simon Rattle, Gustavo Dudamel, Philippe Jordan, Seiji Osawa, Kurt Masur, Mikko Franck ou Lahav Shani – comme les interprètes de renommée internationale, à l’image des pianistes Martha Argerich, Nicholas Angelich, Roger Muraro ou Khatia Buniatishvili, des violonistes Renaud Capuçon ou Vilde Frang ou du violoncelliste Edgar Moreau…
Son thème de prédilection ? La relation « main-instrument » : chaque concert met en scène les mains et les corps de ces chefs d’orchestre et interprètes qui insufflent, forgent, cisèlent, modèlent les sons, les « sculptent » en d’infinies variations de gestes, tour à tour subtils, aériens, suaves, ou violents, véhéments, provocants puisque les mélodies expriment révolte, puissance, douceur, lyrisme ou sérénité… Toute la gamme des émotions humaines.
« If music is the food of love, play on » écrit Shakespeare. Alors, comment prolonger le plaisir des concerts ? Ou retrouver ces « instants décisifs » chers à Cartier Bresson quand les mains et les corps se font musique ? Dans le silence qui entoure les photos de ces chefs d’orchestre et interprètes de légende, les « sculpteurs de sons » fixés par Jean-François Leclercq, on entend encore la musique.
Pascale Lismonde
Jean François Leclercq a baigné dans la musique depuis son enfance lilloise, mais son frère jumeau étant devenu luthier, lui a opté pour se former un œil photographique en parcourant une bonne partie de la planète. Ses premières expositions donnent « la parole aux pierres » : les roches du Sinaï ou du désert du Néguev puis les paysages des Montagnes rocheuses et des grands parcs nationaux américains – Yellowstone ou Bryce Canyon, Yosemite ou Monument Valley. Il nous transporte dans les couleurs ardentes d’un enchantement minéral. Ou dans l’humanité si proche et si différente de ses multiples clichés de l’Inde – vieillards burinés ou grâce féminine ondoyant dans les saris.
Retour à la musique en 2004, quand Jean-François Leclercq réussit à assister à des répétitions dirigées par Myung-Whun Chung, alors chef de l’Orchestre Philharmonique de Radio France. « Il faisait répéter les yeux fermés, mais à la fin, il reprenait chaque interprète, pupitre par pupitre. C’était fascinant ». La qualité de ses clichés lui vaut de faire la photographie officielle du maestro et de les publier par la suite chez la Martinière, avec une préface de Pierre Bergé (1). Depuis, Jean-François Leclercq a réuni une impressionnante galerie de portraits : les plus grands chefs d’orchestre actuels – Sir Simon Rattle, Gustavo Dudamel, Philippe Jordan, Seiji Osawa, Kurt Masur, Mikko Franck ou Lahav Shani – comme les interprètes de renommée internationale, à l’image des pianistes Martha Argerich, Nicholas Angelich, Roger Muraro ou Khatia Buniatishvili, des violonistes Renaud Capuçon ou Vilde Frang ou du violoncelliste Edgar Moreau…
Son thème de prédilection ? La relation « main-instrument » : chaque concert met en scène les mains et les corps de ces chefs d’orchestre et interprètes qui insufflent, forgent, cisèlent, modèlent les sons, les « sculptent » en d’infinies variations de gestes, tour à tour subtils, aériens, suaves, ou violents, véhéments, provocants puisque les mélodies expriment révolte, puissance, douceur, lyrisme ou sérénité… Toute la gamme des émotions humaines.
« If music is the food of love, play on » écrit Shakespeare. Alors, comment prolonger le plaisir des concerts ? Ou retrouver ces « instants décisifs » chers à Cartier Bresson quand les mains et les corps se font musique ? Dans le silence qui entoure les photos de ces chefs d’orchestre et interprètes de légende, les « sculpteurs de sons » fixés par Jean-François Leclercq, on entend encore la musique.
Pascale Lismonde
Quand
26/11/2022 - 23/12/2022