Recherchant un lieu (leku en basque) « où pourraient reposer mes sculptures et où les gens pourraient marcher entre elles comme dans une forêt », l’artiste fait l’acquisition en 1984 d’une ferme traditionnelle du XVIe siècle (caserio en basque) à Zabalaga, en périphérie d’Hernani, tout à côté de sa ville natale de San Sebastian. Magistral champ de sculptures ouvert en 2000, Chillida Leku n’aura survécu à son créateur que deux ans à peine, pour fermer au public pour raisons économiques en 2011. Rénovée grâce au soutien de Hauser & Wirth, cette grande œuvre d’art en plein air a pu réouvrir en 2019 son jardin extraordinaire, riche d’une quarantaine de sculptures monumentales, en même temps que son caserio dédié aux œuvres plus fragiles (en bois, en terre ou en papier), ainsi qu’à des expositions de compagnonnage au premier étage. Convoquant quelques Femmes, Oiseaux et autres Merveilles du jardin majorquin de son « querido amigo » Joan Miró, l’hommage ultracoloré rendu cette année à son alter ego catalan célèbre « les courbes qui tendent à la convexité », sur le lieu de celui qui se disait « plutôt concave ».

Extrait de l'article de Emmanuel Daydé publié dans le N°103 de la revue Art Absolument. Parution le 14 octobre 2022.

Site de l'exposition