Bien qu’ayant travaillé par séries se transfigurant les unes les autres à partir de la fin des années 1980, les œuvres qu’il réalise dès 1973 laissent déjà filtrer son attachement à laisser certains motifs, auxquels il ne cessera de revenir, le guider. Plus tard, cette reprise le mène à en distribuer les avatars dans une même composition – mains, têtes, silhouettes tremblées, chacune habitant un rectangle cerné caractéristique de l’art de Dilasser. Mais si chaque peinture vit dans son enclos, ses motifs migrent d’une série à l’autre, ce que l’accrochage d’Eymoutiers permet d’appréhender, en deux grandes salles comme des rondes d’œuvres liées par leur caractère grotesque. Olivier Delavallade, qui en est le commissaire, a trouvé là une traduction de sa vision de l’art du peintre, résumée ainsi : « Autant que les formes, le sens même se transforme ou plutôt se retourne ; le temps de Dilasser étant cyclique plus que linéaire. »

Extrait de l'article de Tom Laurent publié dans le N°103 de la revue Art Absolument. Parution le 14 octobre 2022.

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