Rosa Bonheur (1822-1899)
L'exposition
À Bordeaux, les malheurs animaliers peints par Rosa Bonheur.
Rosa Bonheur possédait un intérêt fort pour les pratiques pastorales et les spécificités des races. Les exemples en ce sens abondent, mais c’est sûrement son Labourage nivernais, montré dès l’entrée de l’exposition bordelaise dans une section dédiée au travail agricole, qui en est la meilleure démonstration. Ce tableau, qui lui est commandé en 1848 par la Seconde République pour l’année suivante, décrit le premier labour effectué au début de l’automne, qui ouvre la terre afin de l’aérer pendant l’hiver. Deux attelages de bœufs y tirent des charrues. Si l’on y reconnaît une charolaise, deux autres espèces de vaches qui y sont peintes dont la morvandelle ont aujourd’hui disparu. Ainsi, l’œuvre, d’un naturalisme rare, fait-elle office de témoignage de la diversité du vivant dans son aspect régional telle qu’elle a pu exister il y a presque deux cents ans. Au premier plan, le bœuf muet subit son sort avec la résignation des races domptées. Néanmoins, son regard interloqué nous est comme destiné, et produit un sentiment de malaise quant à l’exploitation de l’animal par l’homme.
Extrait de l'article de Emma Noyant publié dans le N°102 de la revue Art Absolument. Parution le 13 juillet 2022
Rosa Bonheur possédait un intérêt fort pour les pratiques pastorales et les spécificités des races. Les exemples en ce sens abondent, mais c’est sûrement son Labourage nivernais, montré dès l’entrée de l’exposition bordelaise dans une section dédiée au travail agricole, qui en est la meilleure démonstration. Ce tableau, qui lui est commandé en 1848 par la Seconde République pour l’année suivante, décrit le premier labour effectué au début de l’automne, qui ouvre la terre afin de l’aérer pendant l’hiver. Deux attelages de bœufs y tirent des charrues. Si l’on y reconnaît une charolaise, deux autres espèces de vaches qui y sont peintes dont la morvandelle ont aujourd’hui disparu. Ainsi, l’œuvre, d’un naturalisme rare, fait-elle office de témoignage de la diversité du vivant dans son aspect régional telle qu’elle a pu exister il y a presque deux cents ans. Au premier plan, le bœuf muet subit son sort avec la résignation des races domptées. Néanmoins, son regard interloqué nous est comme destiné, et produit un sentiment de malaise quant à l’exploitation de l’animal par l’homme.
Extrait de l'article de Emma Noyant publié dans le N°102 de la revue Art Absolument. Parution le 13 juillet 2022
Quand
18/05/2022 - 18/09/2022