Maisons - Musée d’Art et d’Histoire de l’Hôpital Sainte-Anne

Maisons - Musée d’Art et d’Histoire de l’Hôpital Sainte-Anne : TROUVE Tatiana (Sans titre), de la série « Deployments » Avril 2008 Crayon, vinyle adhésif, brûlure sur papier, cadre bois teinté, graphite et verre 82,5 x 119,5 cm Inv. FNAC 08-689 Centre national des arts plastiques    Maisons - Musée d’Art et d’Histoire de l’Hôpital Sainte-Anne : GERARD André (Sans titre) s. d. Gouache sur papier 32 x 47,8 cm n° inv. 1187 © CEE-MAHHSA, Dominique Baliko    Maisons - Musée d’Art et d’Histoire de l’Hôpital Sainte-Anne : CORBAZ Aloïse Ouchy 1940 Crayon de couleur, craie grasse partiellement aquarellée et mine de plomb sur papier 72 x 50,5 cm n° inv. 0111 © CEE-MAHHSA, Dominique Baliko    Maisons - Musée d’Art et d’Histoire de l’Hôpital Sainte-Anne : Fikret MOUALLA (1903-1967) (Sans titre) 1953 Stylo bleu sur papier 21 x 26,8 cm MAHHSA, Inv. 0490 © CEE-MAHHSA Dominique Baliko   


L'exposition


À quoi ressemble une maison peinte par ceux qui n’en ont pas ? Beaucoup des artistes-patients montrés à Sainte-Anne y ont séjourné pendant des années, voire des décennies. De quoi faire de l’hôpital leur « chez-soi », fantasmer ce que serait celui-ci à l’extérieur ou se souvenir de ce qu’il a été. En 1949, René Héroult s’engage dans une cartographie de l’enceinte de l’hôpital, rapportant avec fidélité ses murs et son jardin quand Aristide Caillaud peint en 1975 un château multicolore tout droit sorti d’un conte, sous un ciel bariolé. Parfois menaçante, souvent réconfortante, lointaine ou frontale, la maison est dans cette exposition tantôt réaliste, tantôt inhabitable, sans fenêtre ni toit, voire inatteignable, à l’image de l’architecture rappelant Jules Verne que Nicole Beuf plante au milieu des eaux. Motif où la pensée trouve refuge, la maison redonne contenance et protège, contre l’agitation du monde ou de soi. En exposant des artistes contemporains auprès des productions intimes et spontanées de la fin du XIXe siècle à nos jours – qu’elles soient le fait de noms reconnus de l’art brut comme Aloïse Corbaz ou d’anonymes –, les commissaires Anne-Marie Dubois et Margaux Pisteur appellent au décloisonnement et à la déstigmatisation. Sous le stylo bille de Nicolas Sarley, vers 1950, des joueurs de cartes sous les arbres affichent le calme de la vie à l’hôpital, instants croqués à son tour par Fikret Moualla en 1953. Structurées bien que hâtives, leurs œuvres distillent une forme de sérénité, loin de l’image d’un asile-prison.


Extrait de l'article d'Emma Noyant publié dans le numéro 100 de la revue Art Absolument, parution le 18 mars 2022.


Quand


19/11/2021 - 14/04/2022
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