[...] Ce sont les accomplissements de ce nouveau souffle, qui s’amplifie après-guerre, qu’expose le musée des Beaux-Arts de Carcassonne avec 25 tapisseries issues des collections du Mobilier national, de la Cité internationale de la tapisserie à Aubusson et des Ateliers Pinton à Felletin, qui voient alors défiler Jean Arp, Sonia Delaunay ou Maurice Estève. Avec celles de Calder et des artistes cinétiques Yaacov Agam et Victor Vasarely, leurs réalisations sont réunies à Carcassonne pour l’importance qu’y jouent « formes, rythmes et couleurs ». Avec sa vocation à la mobilité et à appeler une perception « distraite », l’art de la lice moderne ne pouvait qu’intéresser l’architecte Le Corbusier dont les trois tapisseries exposées partagent avec celle de Henri-Georges Adam une esthétique dérivée du cubisme. Ciel de France de Fernand Léger – qui évoque en 1965 la tapisserie comme une « peinture d’ameublement » – est également un bel exemple de cette pensée d’un décor démocratique dont rêvent alors ces artistes et leurs promoteurs.

Extrait de l’article de Tom Laurent, publié dans leN°99 de la revue Art Absolument.

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