« Je m’immerge dans ce lieu, atelier-œuvre. Là, s’opère la métamorphose. C’est par accumulation de traces que ces objets-mémoire(s), papiers récupérés, collectés sont mis en scène, déplacés, transfigurés, traduisant la « traversée » que j’effectue. » Avec ces mots, la Martiniquaise Valérie John évoque l’acte anthropologique qui a cours dans sa pratique plastique. Paquets de tapis en sisal de différentes couleurs, tissés au Sénégal, fragments de pagnes intégrant une œuvre « texte(s)-île(s) », … : cet acte est celui d’une tentative de constitution d’une mémoire complexe, où strates et trames s’enchevêtrent – et qui puisse rendre compte de la part de tradition et de modernité de l’identité contemporaine.
Si « Ecriture(s) liminaire(s)... » est sa première exposition personnelle à la Fondation Clément, Valérie John connait bien ces espaces, puisque l’artiste y a exposé collectivement à plusieurs reprises (Global Carribean en 2013, La collection sort de sa réserve! en avril 2021). Pour Valérie John, il est avant tout question de rendre compte d’un métissage des connaissances, des savoir-faire et des cultures, fondamental en particulier pour la société martiniquaise.

Site de l'exposition