La production artistique des années 1960 d’Anna Stein, peintre née à Budapest en 1936 et parti en exil en Paris dès 1957, doit à la fois au tachisme et à l’expressionnisme abstrait. Dans sa pratique, l’abstraction lui permet alors d’accéder à l’expression de soi : l’artiste convoque l’autobiographie pour insuffler une vitalité mais aussi une intimité à son geste pictural. C’est un véritable affrontement de la forme et de l’informe qui en résulte, une lutte picturale semblable aux luttes personnelles d’Anna Stein. Dans son exposition Topographies Intimes, revenant sur cette période de création à la galerie contemporaine hongroise du musée Janus Pannonius (Pécs, Hongrie), seuls les titres de ses tableaux renvoient encore au monde réel, a contrario de ces formes (ou non-formes) à l’apparente géométrie qui s’entrechoquent et se bousculent. Pour autant, il s’agit d’un travail de réflexion et non d’improvisation, chaque élément est construit consciemment mais laisse toujours affleurer une part d’inconscient.

Raphaël LEVY.