Entreprendre la compréhension des Francken, c’est entamer le mythe de l’artiste désincarné élaboré au XIXe siècle, phénomène ontologique animé par la noble maîtrise de la création que Duchamp érige en totem. Rien de cela chez les Francken, bien au contraire, l’évidence qu’être peintre aux XVIe et XVIIe siècles dans les Pays-Bas espagnols constitue une bonne cause d’embourgeoisement par le biais d’un métier qui enrichit grâce à la maîtrise technique. C’est redire que les Van Eyck y raffinent la peinture à l’huile et que, malgré le rapt d’Antonello, les Flandres se sont constituées terres d’exportations florissantes qui réaffirment leur fidélité à Rome et aux images.

Extrait de l'article de Vincent Quéau publié dans le N°98 de la revue Art Absolument.

Site de l'exposition