Biennale d’Issy – Chimères artistiques: figurer le cosmos
L'exposition
« Les hommes s’approcheront toujours plus de l’univers sans jamais l’atteindre » : c’est une citation de l’astrophysicien Trinh Xuan Thuan qui a inspiré les 43 artistes ayant répondu présents lors de la 14ème Biennale d’Issy au musée français de la Carte à jouer. Cette assertion chère aux commissaires d’exposition, Chantal Mennesson et Sophie Deschamps-Causse, les a menés à proposer d’appréhender visions imaginaires ou réelles, aux créatures hybrides et fantastiques, afin d’y discerner l’invisible. Ces croisements étroits entre astrologie et astrophysique trouvent chez Frédérique Jacquemin le véhicule d’une œuvre singulière : sa figurine en céramique, joueuse et mystique, semblent mêler arcanes divinatoires et idole à trompe. Les Lichen jaunes de Stéphane Erouane Dumas font d’un coup de pinceau passer de la cellule à la fleur, jusqu’à un au-delà cosmogonique où la peinture se joue des échelles. Chez Brigitte Moreau Serre, cette question est également centrale. Pour la peintre, la spiritualité insuffle à ses Cosmos un sentiment d’émerveillement dont les tons ocres rendent leur chaleur à ses voûtes célestes. Toute une flore et un bestiaire – la géographie d’un monde secret, en somme – se transportent d’œuvre en œuvres. Chez Claire Fanjul, ces chimères disent leur fragilité, s’offrant en vision déposée à l’encre sur la surface d’œufs d’autruche, prêts à éclore. S’approcher de l’univers, rebâtir un monde : c'est un jeu auquel se sont aussi prêté des artistes comme Fabien Verschaere, Ghyslain Bertholon ou le duo Parhélie.
Erwin Orassibé
Erwin Orassibé
Quand
15/09/2021 - 07/11/2021