Vasarely, art et industrie

Vasarely, art et industrie : Vue de l'exposition Vasarely, art et industrie, FIAA, Le Mans, 2021.    Vasarely, art et industrie : Logo Renault Noir-Blanc. 1972, acier thermolaqué, 200 x 160 x 4 cm. Collection particulière © Fabrice Lepeltier    Vasarely, art et industrie : Vega studio. 1986, acrylique sur toile, 100x100cm. Collection Lefranc Bourgeois. © Colart-Lefranc Bourgeois   


L'exposition


Avoir à l’esprit le nom de Vasarely revient somme toute à y associer l’expression de l’Op Art, soit le recours à des motifs géométriques et de la physique des apparences pour créer des jeux d’optique. S’il est un tenant majeur du genre, c’est sous une autre approche que le FIAA, nouvel espace d’art contemporain du Mans, entend aborder l’œuvre de Vasarely pour son exposition inaugurale : celle de ses idéaux politiques. « À une civilisation mondiale doit correspondre un langage plastique mondial, simple, beau et acceptable de tous. Mieux : utilisable par tous. », affirmait l’artiste. Ainsi l’un des deux axes du parcours consiste en la démonstration de son lien au monde de l’entreprise, avec entre autres la présentation du logo qu’il créa pour Renault en 1972, ainsi que de huit des panneaux en aluminium crées pour habiller un espace de restauration du siège de l’entreprise à Billancourt, en 1973. L’art, Vasarely le voulait à la portée de tous. Ses cimaises, il les voulait au travail et dans la rue. Non pas, surtout, à la seule destination d’une élite, dans les seules institutions muséales et collections privées. D’où la présentation, aussi dans l’exposition, d’études attestant de son projet utopique, devenu désillusion car non réalisé, des Cités polychromes du bonheur - cette adaptation de son style tout en déclinaisons de motifs géométriques à l’architecture de masse. « La cellule d’habitation et son environnement doivent être pour tout le monde physiquement et psychiquement viables pour donner le bonheur ». Éminemment politisé, celui qui prône un art total développe un processus créatif au service de son ambition : son alphabet plastique réalisé avec des techniques industrielles témoigne d’une forte propension à être plaqué partout. Ronds, carrés, rectangles, ovales de couleur… Des formes à partager, pour reprendre le titre de l’exposition que le Centre Pompidou lui consacrait en 2019. Démultipliées, agrandies, rétrécies à l’infini.

Emma Noyant

Quand


19/05/2021 - 25/09/2021
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