Dans ses derniers pastels à l’huile sur toile exposés à la Fondation Clément, Julie Bessard prolonge une quête de longue date : que ce soit en peinture ou dans ses installations tridimensionnelles, l’artiste cherche à matérialiser « la chute, l’apesanteur, le flottement ». Lors de son exposition Animal au musée Dapper en 2008, elle présentait des structures zoomorphes faites de rubans de paille rouge ou noir agrafés, qu’elle suspendait dans les airs à l’aide de fils ou de poulies. Abstraites, comme l’étaient ces animaux méconnaissables, ses toiles évoquent avant tout la sensation de l’espace. La puissance gestuelle, les traits ascendants et descendants de couleurs vives alliés à un sens de la composition remarquable, traduisent sa recherche de rythme, le tout glissant sur le noir des papiers qui lui servent de support. Cette cadence particulière – que guide un temps de réalisation très court – apparaît comme une manifestation des mouvements organiques éprouvés par l’artiste sur l’instant. « Ma peinture manifeste un cheminement, une vie, une prise de conscience… », affirme Julie Bessard.

Emma Noyant

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