Franta. Humains

Franta. Humains : Attente,2006-Encre de Chine sur papier, 104x104 cm - Art Point Gallery Int.    Franta. Humains : Vampire II - 1895/1902 litho & gravure sur bois - Anvers    Franta. Humains : Rêveuse,2001 - Encre de Chine sur papie,r, 110x75 cm - Collection privée   


L'exposition


Franta, portraits d’humanité ?

« L'œuvre de Franta fait penser aux peintures de Goya » disait Thomas Messer, ancien directeur du Musée Guggenheim à New York. L'exposition consacrée à ce natif de République tchèque à Anvers le confirme. Simplement intitulée Humains, elle livre une vibrante illustration de sa dénonciation de la réification de l'être. Chez Franta – qui a connu dès son plus jeune âge l’exil, d’abord indépendamment de sa volonté, avant qu’il ne fasse de cette même fuite le moteur de son œuvre –, l'homme, ses affres et ses quêtes, sont au centre, sans complaisance, quand sa qualité d’artiste déraciné interroge les corps dans ce qui les noue à la complexité du monde. Au musée de Reede, ses figures trouvent une fraternité dans leur proximité avec trois maîtres du XIXe siècle : Francisco Goya, Félicien Rops et Edvard Munch, auteurs des 200 estampes de la collection permanente du lieu. Les trois artistes apparaissent comme le catalyseur de la création artistique de Franta, que nourrit cette « obscure clarté » dans la représentation où le sujet et la facture agissent à l'unisson. Pour preuve, le rapprochement entre L'Attente de Franta et Le Sommeil de la raison produit des monstres de Goya, semble par exemple de circonstance. Avec leur modelage empreint d’angoisses, de déchirements et de fragilités, ces corps en tension oscillent de l’effondrement à l’énergie vibrante. L’art de Franta n’est pas exempt de cet expressionnisme, de cette vie.

Carla Beccaria

Quand


06/12/2018 - 05/02/2019
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