Nicolas Guiet. WRSETXDRYCFTVYGBHKUNIJLKO

Nicolas Guiet. WRSETXDRYCFTVYGBHKUNIJLKO : Vue de l'exposition de Nicolas Guiet, galerie Jean Fournier, 2019. Photo © Alberto Ricci    Nicolas Guiet. WRSETXDRYCFTVYGBHKUNIJLKO : Vue de l'exposition de Nicolas Guiet, galerie Jean Fournier, 2019. Photo © Alberto Ricci    Nicolas Guiet. WRSETXDRYCFTVYGBHKUNIJLKO : Vue de l'exposition de Nicolas Guiet, galerie Jean Fournier, 2019. Photo © Alberto Ricci   


L'exposition


Le tableau, ce n’est pas « exactement » la peinture, affirmait déjà Nicolas Guiet dans ses œuvres depuis une dizaine d’années au moins. Sa dernière exposition à sa galerie parisienne Jean Fournier, sans renier les fondements de sa pratique, accentue largement son oscillation du tableau en direction du volume, de l’objet et de l’image génériques.

Pour ceux qui suivent le développement du travail de Nicolas Guiet, cette exposition réserve quelques surprises. À l’entrée de la galerie, la présence d’un volume tubulaire réalisée en 2016 en est une. Formant un dessin contaminant l’espace, ses entrelacs de lignes peintes en bleu quittant un rapport direct aux parois échappent au processus de réalisation auquel l’artiste de 42 ans avait habitué, basé sur la conception de châssis que vient recouvrir la couleur franche peinte sur une toile tendue. C’est sans doute cette défiance par rapport à l’« habitude » qui l’a également poussé à produire un vaste dodécaèdre rouge reposant sur une suite d’éléments aux couleurs franches comme sortis d’une boîte de jeu de construction. Nicolas Guiet s’en explique : « Le dodécaèdre est l’un des solides de Platon, qui fixe les premiers modèles de volume mathématique. Et c’est le plus complexe d’entre eux… » Fruit d’un effort d’abstraction donc, mais surtout générique, de même que les couleurs dont il use, choisis en nombre limité au sein de nuanciers industriel. De cet esprit matriciel, Guiet poursuit également le principe dans de nouvelles toiles sur châssis. L’une d’elles renvoie directement à la continuation du tableau par des moyens alternatifs : à reconstituer à partir d’éléments épars en volume au dessin bulbeux – dont les fronts sont peints d’un blanc rappelant celui du mur et les faces intérieures bleues appellent au déplacement –, la somme de leurs surfaces laisse reconnaitre la forme rectangulaire, « classique » pourrait-on dire, d’un châssis. Pour autant, chez Nicolas Guiet, la tentation de fixer dans chaque pièce la dérivation d’une forme prédéfinie se heurte à un autre commerce, celui des objets communs – le mobilier urbain avec sa dimension signalétique est sans doute le champ qui retient le plus l’artiste – et son esthétique générique. Héritier des « specific objects » de Donald Judd, Guiet explore une zone grise où convergent le volume et la représentation schématique : distribuée sur l’ensemble d’un grand mur, une série de petites pièces bleues et jaunes fluo dupliquées à partir d’un modèle unique font émerger l’image d’une pluie de gélules, tout autant qu’elles repoussent la profondeur de la paroi qui les supportent.

Tom Laurent

Quand


10/01/2019 - 16/02/2019
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