L’Immaculée Conception, chef-d’œuvre de la dernière période du Greco, s’envole pour la première fois de Tolède vers la France. Maïthé Vallès-Bled, la commissaire de l’exposition du musée Paul-Valéry de Sète, a mis en place un dispositif exceptionnel et original qui reconstitue même la chapelle Oballe pour laquelle l’œuvre fut conçue.

Le cadrage de cette grande toile – 340 x 175 cm – nous invite à élever nos regards. Ce qui frappe d’entrée, c’est cette Vierge verticale portée par sa robe bleue comme une nuée. Le peintre dans sa technique maniériste hallucinée et nerveuse dramatise son ascension vers la troisième personne de la Trinité, cette colombe éclatante dont la lumière vient à la rencontre de la Sainte. Quand Greco peint Marie qui accède au ciel après sa mort terrestre en recevant la grâce de l’Esprit saint, c’est comme une représentation traditionnelle de l’Assomption. Pourtant, le titre de l’œuvre, L’Immaculée Conception, qui semblerait donc trompeur, se justifie pleinement lorsqu’on regarde le registre inférieur du tableau qui reflète le passage de Marie sur terre avant son arrivée au Paradis comme si sa mort n’était que le retour à la paix originelle.

Extrait de l'article de Renaud Faroux publié dans le N°78 de la revue Art Absolument : parution le 13 juillet 2017

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