Kandinsky. Les années parisiennes (1933-1944)
L'exposition
« Dernier chapitre » d’une épopée de la forme échappée du réel, née de l’imagination d’un Russe en perpétuel exil, la période dite « parisienne » (1933-1944) de Wassily Kandinsky en offre la synthèse et comme l’affirme Guy Tosatto, directeur du musée de Grenoble, une « stylisation des formes antérieures ». L’exposition de ce pan ultime, méconnu et souvent mal jugé est peuplée de tableaux eux-mêmes peuplés de la vie des formes, au moment où Kandinsky semble tourner le dos au monde pour se pencher sur celui de son « laboratoire de l’infini. »
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À Grenoble, le parti-pris chronologique, égrainé de documents de première main, montre bien comment Kandinsky ravive justement sa propre biographie artistique pour mener l'exploration de l'étendue de son vocabulaire antérieur. Trente, toile de 1937, condense au sein d'un damier – en forme de pied-de-nez à la grille des abstraits géométriques – un alphabet de motifs graphiques. Comme dans les cartouches de Bagatelles douces peint la même année, les lignes serpentines, cercle et rectangles remettent sur le métier ses leçons au Bauhaus et se superposent aux idéogrammes primitivistes rappelant les expérimentations du Blaue Reiter. Se servant pour des raisons matérielles de simples cartons comme supports à partir de 1942, Kandinsky continue de laisser venir à lui les motifs mémoriaux du folklore russe de sa jeunesse, mêlés au biomorphisme que son intérêt pour la science lui dicte, et génère jusqu’au bout d’énigmatiques œuvres, dont une planche encore inachevée que cette exposition a le bon goût de laisser à l’appréciation du visiteur.
Extrait de l'article de Tom Laurent dans le N°75 de la revue. Parution le 21 janvier 2017
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À Grenoble, le parti-pris chronologique, égrainé de documents de première main, montre bien comment Kandinsky ravive justement sa propre biographie artistique pour mener l'exploration de l'étendue de son vocabulaire antérieur. Trente, toile de 1937, condense au sein d'un damier – en forme de pied-de-nez à la grille des abstraits géométriques – un alphabet de motifs graphiques. Comme dans les cartouches de Bagatelles douces peint la même année, les lignes serpentines, cercle et rectangles remettent sur le métier ses leçons au Bauhaus et se superposent aux idéogrammes primitivistes rappelant les expérimentations du Blaue Reiter. Se servant pour des raisons matérielles de simples cartons comme supports à partir de 1942, Kandinsky continue de laisser venir à lui les motifs mémoriaux du folklore russe de sa jeunesse, mêlés au biomorphisme que son intérêt pour la science lui dicte, et génère jusqu’au bout d’énigmatiques œuvres, dont une planche encore inachevée que cette exposition a le bon goût de laisser à l’appréciation du visiteur.
Extrait de l'article de Tom Laurent dans le N°75 de la revue. Parution le 21 janvier 2017
Quand
29/10/2016 - 29/01/2017