En parallèle de l’exposition rétrospective du Musée de Picardie concernant l’œuvre de Pierre Matthey, la galerie Nathalie Fiks propose de nous montrer ses dernières pièces: l’actualité, en quelque sorte, de ce plasticien qui fut enseignant à l’Ecole des Beaux-arts de Paris de 1968 à 1992 avant de se consacrer l’ensemble de son temps à son activité d’artiste. Son œuvre récente, si elle peut apparaitre stricte en tout premier lieu, notamment par son caractère sériel, ne manque pas d’embrasser le corps dans son entier et fixe sans repentir des énergies contradictoires à la surface du papier. Vie et mort sont les partenaires nécessaires de chacune de ses fugues. Sur un fond monochrome, se détachent des formes en liberté tracées à la mine de graphite, rehaussées de peinture acrylique de couleur vive. Ces ensembles apparaissent comme des réminiscences de figures en proie à l’effacement, mais persistantes et bien présentes, tandis que la couleur qui les environne fait pour l’artiste « office de paysage ». La part du dessin est ici incontestable, et on la retrouve dans le travail de Choreh Feyzdjou, qui expose avec Pierre Matthey à Amiens. Celle-ci, originaire d’Iran, fut son élève, et présente des séries de dessins figuratifs, des sculptures et des peintures ainsi que des caricatures portant sur la société iranienne sous le Shah.