Le Camerounais Barthélémy Toguo donne corps et images à l’expérience de la migration : par conséquent, les frontières sont l’espace où se développe sa vision d’une équité toute relative des échanges entre l’Afrique et l’Occident. À Châtillon, la présence sculpturale de bagages en bois massif, lestés comme de lourdes enclumes, renvoie à Transit, performances de 1996 à 1999, où Toguo « rejouait » son parcours de migrant lors d’un passage de douanes. Plus récente, la série des « tampons » mue l’instrument administratif en une multitude de bustes, dont la taille grossière et les intitulés – « vulnérable », « Lampedusa Sangatte Canaria », … – fixent la précarité de l’identité attribuée aux migrants.

Agathe Torres

Site de l'exposition