Tisser Matisse

Tisser Matisse : Henri Matisse, Tahiti II ou Fenêtre à Tahiti, 1936, gouache sur toile. Donation de l’artiste en 1952. Musée départemental Matisse, Le Cateau-Cambrésis.  © Succession H. Matisse - 2014. Photo Claude Gaspari    Tisser Matisse : Henri Matisse ,Pierre à feu. Les miroirs profonds - Maeght Editeur, Paris, 1947 - Musée départemental Matisse, Le Cateau-Cambrésis © Succession H. Matisse   


L'exposition


Interrogé sur la place qu'a pu prendre la tapisserie dans l’œuvre du maître, Patrice Deparpe, co-commissaire de l'exposition et nouveau directeur du musée Matisse du Cateau-Cambrésis, répond avec lucidité : « C'est une pratique qui reste un peu à part. » Et pourtant, la tapisserie sourd comme un horizon d'attente dans beaucoup de travaux matissiens : le dessin préparatoire d'Intérieur aux aubergines, présent ici, fut ainsi conçu comme une tapisserie, quand l'artiste comprenait ce médium comme une voie possible vers « un espace délimité », opposant sa planéité à l'espace perspectif classique. Cependant, du regard sur le potentiel décoratif de la tapisserie à la réalisation effective, un nombre important d'étapes s'imposèrent, dont celle de la délégation aux liciers, et donc d'une possibilité d'interprétation, que Matisse vécut avec crainte. Au final, les tapisseries d'après Matisse sont rares et plusieurs d'entre elles sont considérées comme des échecs par l'artiste lui-même, ce dont l'exposition fait part. Mais lire son œuvre à l'aune de ce désir contrarié permet de rentrer plus avant dans son processus de création. C'est là l'intérêt fondamental de Tisser Matisse, qui rappelle par l'éclairage inédit qu'elle offre la dernière grande exposition de Patrice Deparpe au même endroit à propos des papiers découpés, qui lui a valu les sollicitations d'institutions telles que la Tate Modern ou le MoMa.

Tom Laurent

Quand


15/11/2014 - 08/03/2015
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