Vladimir Velickovic - Peintures et collages
L'exposition
La peinture de Vladimir Velickovic donne à voir des visions apocalyptiques peuplées de corbeaux charognards ou de chiens affamés, image d’une humanité en souffrance réduite à un état animal. Le noir, le rouge, le blanc y dominent, figurant la mort et le sang dans un épais brouillard. Potence, corps ensanglantés et noueux sont autant de réminiscences dans des mises en scène de la terreur de l’humain face à la mort. Né à Belgrade en 1935, l’artiste se souvient en effet des horreurs du régime nazi, particulièrement sanglantes dans cette partie de l’ex-Yougoslavie. Un détail en particulier le hante : « j’ai vu en fuyant, dans le centre de Belgrade, des gens pendus aux candélabres ». Sa peinture répond à la marque de ce souvenir, à fin de catharsis. Les multiples images de cadavres, triste butin du conflit dont il fut le témoin, condensent en une figure récurrente les victimes des guerres. Tout comme elles convoquent l’ensemble des représentations picturales du désastre, dépeints de Goya à Bacon, en passant par Le Cri de Munch. Si leur vue peut susciter le malaise, par une impression de voyeurisme, l’artiste s’en défend. Il parle du besoin de « laisser une cicatrice dans la mémoire du spectateur ».
Amélie Petitdemange.
Amélie Petitdemange.
Quand
09/10/2014 - 06/02/2015