Meret Oppenheim – Rétrospective

Meret Oppenheim – Rétrospective : Man Ray, Portrait de Meret Oppenheim (retouché au stylo par Meret Oppenheim), 1936. Collection particulière. Photo : Michel Bourguet. © Man Ray Trust / Adagp Paris, 2014    Meret Oppenheim – Rétrospective : Meret Oppenheim, Radiographie du crâne de M. O. (M. O. 1913-2000) / Röntgenaufnahme des Schädels M. O. (M. O. 1913-2000), 1964. Photographie noir et blanc ; 20 ex. ; 25,5 x 20,5 cm. Collection privée, Berne. Photo : Peter Lauri. © Adagp Paris, 2014.    Meret Oppenheim – Rétrospective : Meret Oppenheim, Bon Appétit, Marcel ! (La Reine blanche) / (Die weiße Königin), 1966/1978. Version 2 (ex. d’exposition). Matériaux divers ; 32 x 32 x 3 cm. Reine blanche (figure d’échec) : pâte à pain cuite au four, colonne vertébrale de perdrix, assiett   


L'exposition


À l’occasion du centenaire de la naissance de Meret Oppenheim, le LAM organise une rétrospective regroupant plus de 200 œuvres de cette artiste majeure du mouvement surréaliste.

L’histoire veut que dans les années 1930, Meret Oppenheim rencontre Picasso pour la première fois. À son poignet, un bracelet recouvert de fourrure. Le maître, alors proche des surréalistes, s’en amuse et lui suggère de recouvrir tous les objets du quotidien de cette même matière. En résulte Le Déjeuner en fourrure, "objet à fonctionnement symbolique", baptisé ainsi par André Breton, pour qui le surréalisme consiste, entre autres, à "traquer la bête folle de l’usage". Par cette matérialisation de la complémentarité entre le chaud et le froid, l’érotique et le quotidien, le civilisé et le sauvage, Oppenheim redéfinit les formes de l’art. Le détournement de la fonction assignée à l’objet fait apparaitre une dimension cachée. La mascarade et la transformation, voire du travestissement, innervent sa pratique et se retrouvent également dans sa définition du maquillage, art éphémère démultipliant à l’infini l’identité. En rejetant toute classification conventionnelle Meret Oppenheim bouscule les certitudes : dans Les Gants (1942), la frontière entre dehors et dedans disparaît. "La liberté ne nous est pas donnée ; il faut la prendre", dira-t-elle aussi. C’est cette constante recherche d’indépendance et son refus d’assignation de la place de la femme dans la société qui lui vaudra un rôle d’icône féministe dans les années 1970. Man Ray lui consacrera une série de portraits sensuels, érotiquement suggérés, tandis que ses amis Duchamp, Ernst ou Giacometti célébreront leur "petite sorcière de surréalisme".

Alexandra Edip

Quand


14/02/2014 - 01/06/2014
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