Masculin / Masculin – L’Homme nu dans l’art de 1800 à nos jours

Masculin / Masculin – L’Homme nu dans l’art de 1800 à nos jours : Three Figures in a Room (Trois personnages dans une pièce), Bacon, triptyque, 1964, huile sur toile, 198 x 441 cm, Paris, musée national d'Art moderne - Centre Georges Pompidou © Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais / Philippe Migeat © The Es    Masculin / Masculin – L’Homme nu dans l’art de 1800 à nos jours : Saint Sébastien expirant, Fabre, 1789, huile sur toile, 196 x 147 cm, Montpellier, musée Fabre de Montpellier Agglomération © Musée Fabre de Montpellier Agglomération - cliché Frédéric Jaulmes    Masculin / Masculin – L’Homme nu dans l’art de 1800 à nos jours : Le Sommeil d’Endymion, Girodet, 1791, huile sur toile, 90 x 117,5 cm, Montargis, Musée Girodet © Cliché J. Faujour/musée Girodet, Montargis   


L'exposition


La chair scintillante comme l’albâtre, les muscles finement ciselés, tendus, vigoureux, le galbe sensuel d’une hanche, le regard pudique offert dans une gracieuse torsion, le Mercure du duo d’artistes contemporains Pierre et Gilles a tout de cette perfection classique typique du XVIIIe siècle que chérissait Joachim Winckelmann. Et nombreux sont les artistes à avoir sublimé le corps masculin. Qu’ils soient allégoriques, bibliques, mythologiques ou historiques, tous les prétextes semblent bons pour se prêter à la louange de cette enveloppe charnelle, reflétant tantôt force virile et bravoure, tantôt pureté et harmonie suave. Curieuse donc que cette pudeur à exposer la nudité de l’homme – quand celle de la femme apparaît « naturelle » –, quand elle paraît frôler la subversion, alors que peindre le nu masculin n’est rien d’autre qu’un des fondements de la formation académique à partir du XVIIe siècle. C’est le Leopold Museum de Vienne qui, avec l’exposition Näkte Männer en automne 2012, a ouvert le bal. Au musée d’Orsay, à l’étude plastique s’ajoute une minutieuse enquête sociologique, amenant à voyager à travers les époques et les médiums, où les doctrines esthétiques qui régissent « l’étude du nu » sont perçues comme autant d’indices de nos mœurs socio-culturelles. Au-delà de cette histoire de la beauté, est-ce vraiment un hasard si l’image de l’imperfection et de la décadence physiques parvient à s’imposer au XIXe et que sa diffusion s’amplifie durant tout le XXe siècle ?

Camille Benfredj

Quand


24/09/2013 - 02/01/2014
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