Alors qu’il était le décorateur le plus prisé du Tout-Paris, José María Sert (1874-1945) se constitue une clientèle parmi les élites de la capitale, notamment politiques. Ce précurseur annonce l’art baroque moderne en exploitant bien au delà de sa fonction première la photographie qui se veut techniquement innovante : dans sa peinture, l’objectivité du détail s’en ressort ainsi qu’une dimension sociale ou religieuse, qu’il édifie en message moral. « Les quatre saisons », par leur mise en page colorée, concentre le regard sur la dramaturgie des personnages pris sur le vif, invitant à une réflexion sur l’avenir. A l’égal de la photographie de l’époque, il crée de véritables archives grâce à ses fresques, décorations de cathédrales et ses croquis.
L’espagnol reste assez mal connu de notre époque, et dévoile son originalité à travers 120 œuvres - panneaux autonomes démesurés, photographies, esquisses et maquettes - dans lesquelles on assiste a une véritable redécouverte de ses méthodes de créations, simultanément innovantes et strictes. Cette exposition entend redonner à l’artiste sa place dans notre siècle, entre décoration et peinture d’histoire.

Pauline Hodbert