Gustave Moreau - Hélène de Troie la beauté en majesté

Gustave Moreau - Hélène de Troie la beauté en majesté : Gustave Moreau. Hélène, huile sur carton, Paris, Musée Gustave Moreau, Cat. 903 ©RMN/ René-Gabriel Ojéda    Gustave Moreau - Hélène de Troie la beauté en majesté : Gustave Moreau. Hélène à la porte de Scée, huile sur toile, Paris Musée Gustave Moreau, Cat. 42 ©RMN/ René-Gabriel Ojéda    Gustave Moreau - Hélène de Troie la beauté en majesté : Gustave Moreau. Hélène sur les remparts de Troie, huile sur toile, Paris Musée Gustave Moreau. Cat. 205 ©RMN/ René-Gabriel Ojéda   


L'exposition


« Il ne faut pas s’indigner que Troyens et Achéens souffrent de si longs maux pour pareille femme : elle ressemble aux déesses immortelles ». Cette tirade extraite de l’Iliade, constitue le point de départ des recherches de Plotin pour son traité « De la beauté intelligible » dans lequel l’auteur romain du IIIe siècle de notre ère, se demande : « De quelle source a donc brillé la beauté de cette Hélène qui fut l’objet de tant de combats ? »
La beauté mystérieuse, antique et élégiaque d’Hélène née sous la plume (supposée) d’Homère, est sublimée par le pinceau du peintre symboliste Gustave Moreau, et ce, tout au long de sa vie. Englouties sous un océan mystique, les nombreuses Hélène de Moreau, s’agrègent à leur environnement architecturé comme « Hélène sur les remparts de Troie » ou « Hélène à la porte de Scée », ou se désagrège silencieusement dans l’espace, comme « Hélène », offrant ainsi au spectateur un aperçu de l’extrême modernité de la facture de Gustave Moreau, qu’il su d’ailleurs brillamment transmettre à la nouvelle génération, dont Henri Matisse est l’emblème. Mais la représentation de la femme de Ménélas, roi de Sparte, devient souvent un prétexte. Prétexte à un pullulement ornemental de riches étoffes, de bijoux et de pierreries peuplant une vision idéale d’un orient reconstitué. Prétexte à créer une atmosphère glaçante dans laquelle la plus pure beauté côtoie la barbarie sanguinaire des deux armées affrontées. Mais progressivement dans ses travaux, Gustave Moreau gomme la culpabilité et hôte le spectre de la mort qui lui colle, comme certains de ses drapés colorés, à la peau dans les premières représentations du mythe dans sa peinture.
Outre les peintures du maitre peuplant les cimaises de l’exposition, des photographies, des dessins préparatoires pour des études de draperie ainsi que des bijoux dont un diadème de René Lalique réalisé à la toute fin du XIXe siècle. En trame de fond, le théâtre et plus particulièrement les grandes tragédies antiques, joue un rôle très important dans la peinture de cet érudit fasciné par la mythologique, les sciences occultes et la philosophie.
Certaines œuvres prêtées par le Musée d’Orsay, s’adjoignent à la collection du Musée Gustave Moreau qui poursuit ainsi sa politique de valorisation d’un fond riche de quelques 20 000 œuvres.

Romain Arazm

Quand


21/03/2012 - 25/06/2012
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