Casanova, la passion de la liberté

Casanova, la passion de la liberté : Francesco Guardi. Le Palais des Doges de Venise vu de la mer. vers 1780, huile sur toile, Musée du Louvre, Département des peintures ©RMN/ Gérard Blot    Casanova, la passion de la liberté : Giovanni Battista Piranèse. Carceri d’invenzione, planche XVI 1749-1750,  BnF, département des Estampes et de la photographie    Casanova, la passion de la liberté : Giacomo Casanova. Manuscrit autographe d’Histoire de ma vie. BnF, département des Manuscrits   


L'exposition


Pour célébrer l’acquisition en 2010 du manuscrit "Histoire de ma vie" signé Giacomo Casanova (1725-1798), épais de quelques 3 700 pages rédigées en français, la Bibliothèque nationale de France consacre une grande exposition inédite à l’écrivain italien. Brillant et sulfureux, le personnage a complètement enseveli son œuvre littéraire. Cet accrochage, qui brosse tant le portrait de ce libertin italien que celui de son époque, s’articule autour des dix volumes de son œuvre récemment acquise. Dans une scénographie inspirée des mises en scène de théâtre, chaque partie propose, comme fil conducteur, plusieurs feuillets du dit manuscrit.

De sa Venise natale, à Madrid, Paris, Moscou ou Londres, ce sont près de 67 000 kilomètres que l’aventurier, et séducteur, a parcouru de 1734 à 1797. Toujours sur les routes avec ses lourdes malles...Mais que pouvaient-elles bien contenir? C’est ce que l’exposition entend montrer en présentant des costumes, des tabatières, des objets de toilette, des bijoux ou encore des pistolets.

Le grand nombre de dessins et de tableaux sont autant de vues de Venise signés Canaletto ou Francesco Guardi, prêtés par de prestigieuse institutions comme le Musée du Louvre, le Musée Carnavalet et le musée du Château de Versailles, et plonge le visiteur dans l’atmosphère galante de la Sérénissime au XVIIIe siècle. Outre l’ambiance de l’époque, certaines toiles évoquent des moments importants de la vie de Casanova, à l’instar de ce tableau de Gabriel Bella campant le théâtre San Samuele, terrain de jeu de l’enfant, élevé par sa grand-mère. Plus loin, Jean-Marc Nattier portraiture Madame Henriette, fille de Louis XV et grand amour de l’écrivain. Cette relation trahit sa volonté de plaire aux puissants, aux grands des cours européennes, et même aux rois. Captivant, l’épisode de son évasion de la prison des plombs en 1756 est illustré par une vue de Piranèse, et l’édition originale d’Histoire de ma fuite des prisons de la République de Venise, ouvert au frontispice le représentant s’enfuyant par les toits du Palais des Doges. L’exposition, très didactique, permet d’appréhender dans sa grande hétérogénéité cet écrivain, personnage de sa propre histoire.

Romain Arazm

Quand


15/11/2011 - 19/02/2012
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