Sergueï Eisenstein

1898 (Riga) / 1948 (Moscou)

Venu presque par hasard au cinéma, Eisenstein est pourtant lui aussi un homme-orchestre, à la fois metteur en scène, cinéaste, décorateur, dessinateur, théoricien et collectionneur d’avant-garde (depuis des œuvres de Callot, Piranèse, Utamaro, Ensor ou Rivera jusqu’à des fétiches africain ou des pantins mexicains). Loin d’être un pur propagandiste de la révolution, Eisenstein est un humaniste provocateur plein d’humour. Metteur en scène prodige, porté dans son extrême jeunesse vers le grotesque, Eisenstein plaide au départ pour un théâtre antinaturaliste et expressionniste à la manière de Meyerhold, avec un goût pour Gogol et Daumier qui lui fait refuser « le détail banalement individuel ». « Un seul moyen », écrit-il en 1920 (lors de son passage dans Vitebsk, alors livré aux « cercles verts, carrés orange et triangles bleus » de Malevitch et de ses élèves), « l’exagération, l’agrandissement, le grossissement du trait, le fignolage de chaque mouvement et la suppression de tout ce qui n’est pas caractéristique, comme dans la peinture contemporaine ».


Visuel:
Eisenstein montant Octobre, 1927.
RGALI, 1923/1/217, f.1 © Russian State Archive of Literature and Art



Ses numéros


Numéro 91


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