Romeo Castellucci
1960 (Cesena Italie )
Refusant la parole ou inventant une langue universelle (la Generalissima), opposant l’humanité à l’animalité (en introduisant sur scène moutons, chèvres et babouins pour La Discesa di Inanna ou un taureau blanc pour Moïse et Aaron), se partageant entre actions rhétoriques dans des lieux non théâtraux et mises en scène plastiques de grands textes, la Societas invente une dramaturgie visuelle qui plonge le spectateur dans l’effroi, le sublime, le monstrueux et le magnifique. S’il assure avoir été « trouvé » par le théâtre – la forme d’art la plus primitive selon lui, qui « naît le jour même où meurt le dernier dieu » –, Castellucci vient à n’en pas douter du monde de l’art. Et il y retourne résolument. « Adolescent, j’étais un hooligan. Lorsque ma sœur, poussée par mon père, est partie étudier aux Beaux-Arts à Bologne, je me suis mis à feuilleter un de ses livres d’histoire de l’art et j’ai été comme frappé par la foudre. J’ai totalement changé ma façon de vivre pour me lancer à corps perdu dans l’étude de l’histoire de l’art. En pénétrant dans les églises de petits villages, j’ai vu pour la première fois des peintures de corps nus, torturés, souffrants mais aussi joyeux, capables d’apporter de la jouissance. À l’Académie des Beaux-Arts de Bologne, qui était alors à la pointe de l’avant-garde, j’ai commencé par faire des tableaux, des dessins, des sculptures et des performances. Aujourd’hui encore, je tremble chaque fois que je pénètre dans un musée, car j’ai gardé un rapport charnel avec la peinture classique. »
©salva Filippov
Refusant la parole ou inventant une langue universelle (la Generalissima), opposant l’humanité à l’animalité (en introduisant sur scène moutons, chèvres et babouins pour La Discesa di Inanna ou un taureau blanc pour Moïse et Aaron), se partageant entre actions rhétoriques dans des lieux non théâtraux et mises en scène plastiques de grands textes, la Societas invente une dramaturgie visuelle qui plonge le spectateur dans l’effroi, le sublime, le monstrueux et le magnifique. S’il assure avoir été « trouvé » par le théâtre – la forme d’art la plus primitive selon lui, qui « naît le jour même où meurt le dernier dieu » –, Castellucci vient à n’en pas douter du monde de l’art. Et il y retourne résolument. « Adolescent, j’étais un hooligan. Lorsque ma sœur, poussée par mon père, est partie étudier aux Beaux-Arts à Bologne, je me suis mis à feuilleter un de ses livres d’histoire de l’art et j’ai été comme frappé par la foudre. J’ai totalement changé ma façon de vivre pour me lancer à corps perdu dans l’étude de l’histoire de l’art. En pénétrant dans les églises de petits villages, j’ai vu pour la première fois des peintures de corps nus, torturés, souffrants mais aussi joyeux, capables d’apporter de la jouissance. À l’Académie des Beaux-Arts de Bologne, qui était alors à la pointe de l’avant-garde, j’ai commencé par faire des tableaux, des dessins, des sculptures et des performances. Aujourd’hui encore, je tremble chaque fois que je pénètre dans un musée, car j’ai gardé un rapport charnel avec la peinture classique. »
©salva Filippov