Ousmane Sow

1935 (Dakar) / 2016 (Dakar)
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« Comment dirais-je ? » était la locution préférée d’Ousmane. Disparu le 1er décembre 2016 à Dakar, à l’âge de 81 ans, le sculpteur de la place des grands hommes ne dira plus rien. Mais tout son œuvre tient dans cette série d’interrogations : Comment dire ce que l’on sent, ce que l’on veut, ce que l’on est ? Comment dire la sculpture ? Comment dire l’Afrique, le Sénégal, la négritude ? Comment, comment ? Premier Africain élu – à l’âge de 78 ans ! – à l’Académie des Beaux-Arts, trente ans après Léopold Sédar Senghor à l’Académie française, Ousmane Sow ne revendiquait nullement la négritude telle que la concevait son illustre compatriote, c’est-à-dire comme « l’ensemble des valeurs culturelles de l’Afrique noire ». Non. Sous ses allures de géant débonnaire prônant une réconciliation postcoloniale, cet africaniste convaincu recelait Miles Davis sous Louis Armstrong. Cachant l’angoisse d’un roi sans couronne, il rejetait, tel Aimé Césaire, « l’image du Noir paisible, incapable de construire une civilisation ». Malgré un œuvre tardif, bref et rare – constitué d’environ 80 grandes sculptures, d’une dizaine de petites et d’une cinquantaine de bronzes – Ousmane Sow, par sa force tranquille, a réussi à redonner force à l’idée d’une civilisation africaine en marche.

Photo © Béatrice Soulé / Roger-Viollet / ADAGP





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