Valentin de Boulogne

1591 (Coulommiers) / 1632 (Rome)

Fidèle à ses débuts à la formule caravagesque, qui fait surgir de l'ombre obscure des types populaires assez brutaux à mi-corps (ou mi-jambes), éclairés de manière contrastée – façon nuit américaine au cinéma –, Valentin porte l’art du portrait « d’après nature » à des sommets inégalés. Appréhendant comme personne les attitudes des enfants qui tirent la jupe de leur mère ou celles, accablées, des vieillards, il affranchit ses modèles vivants aux yeux baissés, inquisiteurs ou écarquillés de tout pittoresque comique (à l’inverse de son rival Vouet, par exemple). Si le caravagisme est ce mouvement moderne qui veut mettre fin à l’illusion de la perspective à l’aube du XVIIe siècle – comme le fera, différemment, le cubisme au début du XXe –, alors Valentin est définitivement le prophète de l’art « de ce qui est ».

Visuel:
Valentin de Boulogne.
Samson. 1631, huile sur toile.
The Cleveland Museum of Art.



Ses numéros


Numéro 75






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