Luca Signorelli
1445 (Cortone) / 1524 (Cortone)
Loin d’être un petit provincial talentueux mal dégrossi monté à la capitale, et ne se contentant pas d’être un illustrateur hors-pair, Signorelli est un artiste à la fois expressionniste et conceptuel, un athlète du corps et de l’esprit, qui confère à la nudité farouche de ses figures un caractère allégorique, élégiaque et mélancolique. Signorelli le sage, qui fréquenta aussi bien les Médicis à Florence que les Vitelli à Citta di Castello, qui fut l’ami de Bramante, qui « prenait goût à être bien habillé » (Vasari) et qui devait occuper par la suite des charges importantes dans l’administration municipale de Cortone, avait réussi à affirmer avec l’Éducation de Pan une véritable poétique anti-botticellienne, d’une pensée austère, et d’un traitement sec, qui claquait dans l’air limpide de l’Italie centrale comme un coup de fouet.
Loin d’être un petit provincial talentueux mal dégrossi monté à la capitale, et ne se contentant pas d’être un illustrateur hors-pair, Signorelli est un artiste à la fois expressionniste et conceptuel, un athlète du corps et de l’esprit, qui confère à la nudité farouche de ses figures un caractère allégorique, élégiaque et mélancolique. Signorelli le sage, qui fréquenta aussi bien les Médicis à Florence que les Vitelli à Citta di Castello, qui fut l’ami de Bramante, qui « prenait goût à être bien habillé » (Vasari) et qui devait occuper par la suite des charges importantes dans l’administration municipale de Cortone, avait réussi à affirmer avec l’Éducation de Pan une véritable poétique anti-botticellienne, d’une pensée austère, et d’un traitement sec, qui claquait dans l’air limpide de l’Italie centrale comme un coup de fouet.