Paolo Uccello

1397 (Florence) / 1475 (Florence)

"Uccello ne se souciait point de la réalité des choses, mais de leur multiplicité et de l'infini des lignes ; de sorte qu'il fit des champs bleus, et des cités rouges, et des cavaliers vêtus d'armures noires sur des chevaux d'ébène dont la bouche est enflammée, et des lances dirigées comme des rayons de lumière vers tous les points du ciel. Il se représentait aussi toutes les bêtes et leurs mouvements, et les gestes des hommes, afin de les réduire en lignes simples. Ensuite, semblable à l'alchimiste qui se penchait sur les mélanges de métaux et d'organes et qui épiait leur fusion à son fourneau pour trouver l'or, Uccello versait toutes les formes dans le creuset des formes. Il les réunissait, et les combinait, et les fondait, afin d'obtenir leur transmutation dans la forme simple d'où dépendent toutes les autres. Voilà pourquoi Paolo Ucello vécut comme un alchimiste au fond de sa petite maison. Il crut qu'il pourrait muer toutes les lignes en un seul aspect idéal. Il voulut concevoir l'univers créé ainsi qu'il se reflétait dans l'œil de Dieu, qui voit jaillir toutes les figures hors d'un centre complexe."
© Marcel Schwob, Art Absolument n°21, juin 2007













Ses Livres


Coffret: Homme en perspective; Homme en jeu


Daniel Arasse Hazan Ces deux textes réédités et illustrées, fruits d’études approfondies publiées pour la première fois en 1979 et 1980 respectivement, se distinguent par l’approche hétérodoxe dont Daniel Arasse, éminent historien de l’art et spécialiste de la Renaissance italienne, s’est fait maître. La grande vertu de ces ouvrages réside dans la générosité de cet a ...

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