Pierre-Yves Bohm


Textes de Bernard Sordet, Yves Brochard,
Laurent Boudier
Éditions Archibooks


C’est à la faveur d’une récente rétrospective sur l’oeuvre de Pierre-Yves Bohm présentée au musée des Beaux-Arts de Tourcoing que les Éditions Archibooks, avec les participations de Bernard Sordet, Yves Brochard et Laurent Boudier, publient ce catalogue, qui retrace près de 40 ans de peinture d’un artiste qui a évolué dans la quasi-ignorance des cercles institutionnels. Les critiques s’interrogent sur la place à donner à ce peintre-sculpteur, qui associe la minutie du fétichiste à l’expression du primitiviste, alors que l’art institutionnel se focalise sur l’art conceptuel, le rejet de la figure, et la sempiternelle question de l’oeuvre comme objet ou sujet. Pierre-Yves Bohm est donc “antimoderniste”, et, s’adressant à la figure, au signe, avance sans le savoir à contre-courant de ses contemporains. Ironiquement, les années 80 réactualiseront ce vocabulaire plastique – notamment avec les peintures pariétales urbaines de Basquiat – et un voyage aux États-Unis fera redécouvrir à l’artiste la peinture de Pollock, celle du dernier Picasso, la vitalité créatrice du premier, le symbolisme magique du second. Laurent Boudier remarque cet esprit primitiviste qu’on impute à l’artiste, mais sans doute “pour de mauvaises raisons” ; ce bricolage fétichiste, accumulant petits objets, figurines, matériaux qui s’apprêtent à vivre leur recyclage dans la forme artistique, le tout grimé par un “vomissement de peinture, parfois taché de sang”.

Antoine Fonsagrive


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